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Présidentielle 2017 : Macron est-il l'alternative face à la "radicalisation" de l'électorat de Fillon ?

INTERVIEWS - Une partie des militants des Républicains craint une "radicalisation" des fillonistes. En pleine campagne présidentielle, certains ont choisi d'abandonner le vainqueur de la primaire de la droite afin de grossir les rangs des soutiens d'Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron en meeting à Strasbourg le 4 octobre 2016
Crédit : PATRICK HERTZOG / AFP
Marie Zafimehy
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“Aujourd'hui le parti est divisé en deux”. Pour Alexandre il n’y a aucun doute. Ce militant des Républicains de 21 ans a démissionné de son poste au Bureau des Jeunes avec Fillon en février dernier. Il observe aujourd’hui une ligne de fracture très claire au sein du parti qui laisse peu de place au compromis : “D’un côté, il y a les sarkozystes et les fillonnistes et de l’autre les juppéistes”. Selon lui, les premiers se radicalisent, tandis que les autres rallient en masse Emmanuel Macron, ce qui n'est pas son cas.

Stéphane Jacquot, ex-secrétaire national des Républicains, et le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne sont les deux dernières prises de guerre du fondateur d'"En Marche !". Les deux élus juppéistes rejoignent ainsi Aurore Bergé, qui s’est, elle, lancée dans la campagne d’Emmanuel Macron dès février.

Une base "radicalisée" ?

Christophe Brunelle, militant d'"En Marche !" depuis quatre mois n’a, lui, pas attendu pour quitter le bateau. Militant UMP puis Les Républicains pendant onze ans, il a décidé de soutenir Emmanuel Macron après le second tour de la primaire de la droite. “Je soutenais Juppé et quand j’ai vu le score qu’il y avait à rattraper par rapport à Fillon au second tour, je me suis dit que ça allait être compliqué”, explique-t-il.


Christophe ne se reconnaît pas dans le programme conservateur de François Fillon et adhère à "En Marche !" dès le 28 novembre, lendemain des primaires. Un choix qu’il ne regrette pas : "Le parti est en train d'exploser". Reprenant les mots d’Alain JuppéChristophe accuse la base militante des Républicains de s’être radicalisée. Quand il rencontre des fillonnistes sur le terrain, il est parfois surpris. "A propos d'IVG, j’entends parfois des remarques que l’on pourrait entendre dans la bouche de quelqu’un d’extrême droite”, confie-t-il.

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Alexandre se méfie aussi de la proximité de François Fillon avec les mouvements de La Manif Pour Tous et Sens Commun. Lui-même jeune sarkozyste, il s’était décidé à rejoindre François Fillon pour sa campagne “sur l’éthique et la morale” plutôt que pour son programme libéral et conservateur. Il n’a pas supporté que le vainqueur de la primaire de la droite ne se retire pas de la course à la présidentielle après avoir été mis en examen, contrairement à ce qu’il avait annoncé.

“Les Français ne s’intéressent plus au programme mais seulement aux affaires”, déplore Alexandre. Selon lui, François Fillon n’a plus la confiance de l’électorat et perdra au premier tour de la présidentielle, c’est certain. Il considère toutefois que ceux qui rallient Emmanuel Macron sont “opportunistes” : "Ils étaient avec Juppé en tête dans les sondages et maintenant ils sont avec Macron parce qu'il est donné gagnant !"

Pour les fillonistes, Macron est "le vrai candidat socialiste"

Du côté des fervents fillonnistes, les militants n’ont plus de mots. “C’est dommage”, soupire Cédric Rivet-Sow, responsable des Jeunes avec Fillon. Il ne comprend surtout pas ceux qui ont apporté leur soutien à Emmanuel Macron, qui est, selon lui, “le vrai candidat du Parti socialiste. Ce même parti qui avait promis monts et merveilles aux jeunes et qui n’a finalement rien fait”.


Malgré tout, Cédric Rivet-Sow ne doute pas de la victoire de François Fillon et même de sa capacité à rassembler au-delà de la présidentielle. “Pour la campagne des législatives, c’est le seul qui peut avoir une majorité à l’Assemblée”, assure-t-il. Ceux qui ont fait le choix de partir, s’ils décident de revenir à l’issue de la présidentielle, ne doivent par ailleurs pas s’attendre pas à retrouver leur place. “On les accueillera parce qu’on est là pour l’intérêt de la France et pas notre propre intérêt. Mais je pense qu’ils le savent, ce sera compliqué pour eux de demander quoique ce soit”, explique-t-il.

Alexandre n'a toutefois pas peur pour sa place : “Je sais que j’ai intérêt à ce qu’on perde", admet-t-il. Avant d'ajouter : "Mais je pense que même si on gagne, on aura toujours besoin de différents mouvements dans le parti”. Le 23 avril, c’est donc à reculons qu’il votera François Fillon.

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