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François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
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Emmanuel Macron a donné au journal Les Échos (daté du vendredi 24 février) une longue interview dans laquelle il détaille les orientations de l'action économique qu'il entend conduire s'il est élu. Son programme est plus social-démocrate que social-libéral. Jusqu'ici, c'est le seul programme présenté de cette nature. On y voit trois objectifs : la modernisation de l'État, la compétitivité des entreprises et les changements sur le marché du travail. Pas de révolutions sur aucun des trois chapitres, mais des évolutions significatives.
Sur l'État, il propose des économies modestes, avec 60 milliards d'économies budgétaires (contre 100 prévues chez François Fillon) par rapport à la trajectoire prévue. Il propose aussi un objectif de réduction du nombre de fonctionnaires réaliste : 120.000 pour l'État sur la quinquennat, des économies supplémentaires sur les collectivités locales, un encadrement de la progression des dépenses de santé, et des économies sur l'assurance-chômage (dont on ne comprend d'ailleurs pas très bien d'où elles viennent).
Sur le marché du travail, Emmanuel Macron propose un investissement important dans la formation (une quinzaine de milliards d'euros) et une profonde réforme de l'assurance-chômage. Elle serait d'abord gérée par l'État, et non plus par les partenaires sociaux. Elle serait ensuite étendue. Une fois tous les cinq ans, chacun des salariés pourrait démissionner de son emploi et toucher les Assedic.
Ces indemnités seraient également accessibles aux travailleurs indépendants et aux agriculteurs (elles seraient donc universelles). D'autre part, le système de formation sera remis a plat, permettant une formation pour chacun, avec obligation de reprendre un travail après. Ni diminution, ni dégressivité des allocations enfin.
En matière fiscale, il prévoit des baisses de charges et d'impôts, et pour les entreprises, et pour les particuliers. Pour les particuliers, il y a deux éléments. D'abord un qui était déjà connu : la baisse des charges sociales payées par les salariés, compensée en partie par une hausse de la CSG. Une opération qui représente quand même une croissance de pouvoir d'achat de 250 euros par an au niveau du Smic. Une baisse de l'impôt sur le revenu sera détaillée dans quelques jours.
Du côté de l'ISF, l'impôt sera maintenu non plus sur tout le patrimoine, mais sur l'immobilier. Une sorte de super-taxe foncière, comme elle existe au Royaume-Uni. Quant à l'impôt sur les revenus du capital, il sera simplifié et abaissé (il en a grand besoin pour permettre a l'investissement de repartir), avec un taux unique à 30%.
C'est un programme qui n'oublie aucun des grands problèmes de l'économie française, avec des idées de réforme. Il est cohérent. Son défaut principal est aussi sa qualité principale : il est raisonnable. Les hypothèses de croissance qu'il retient sont, elles aussi, raisonnables, inférieures à 2% par an, et on ne peut pas lui en vouloir de cela, c'est prudent.
L'électeur a désormais le choix entre deux stratégies : la révolution nationale, avec Le Pen et Mélenchon, qui visent la sortie de l'euro, chacun avec ses priorités ; et la vie en Europe, avec Fillon et Macron, l'un étant pour la thérapie de choc, l'autre pour la réforme.
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