Un peu plus de 6 électeurs sur 10 (66%) sont certains de se rendre aux urnes pour élire le prochain président de la République. Un chiffre en recul de trois points par rapport au mois dernier. L'abstention va-t-elle constituer le premier parti de France ? "On le craint aujourd'hui, a estimé Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, au micro de RTL. Depuis le début, c'est 20% d'abstention au premier tour". "J'espère que ça augmentera, a lancé Antoine Bueno, auteur de No Vote, manifeste pour l'abstention (Autrement). Je trouve ça encore extrêmement faible".
Selon ce fervent défenseur de l'abstention, les électeurs sont nombreux à avoir intégré que le vote n'a pas l'utilité qu'on lui prête. "Les Français comprennent très bien que le vote, aujourd’hui, compte tenu de notre système tel qu'il est, ne sert à rien et que au contraire l'abstention peut être réformatrice", estime Antoine Bueno. L'auteur du manifeste pour l'abstention ne mâche pas ses mots et estime que le système actuel est responsable du rejet de beaucoup d'électeurs : "Il y a un dégoût du système politique mais je crois que plus fondamentalement, il commence à y avoir une compréhension que ce système est véritablement conservateur dans son essence".
Ce n'est pas du tout un parti politique
Antoine Bueno, auteur de "No Vote, manifeste pour l'abstention" (Autrement)
Pour Dominique Reynié, les raisons qui mènent les électeurs à s'abstenir de voter sont multiples. "Il y a une dimension contestataire dans l'abstention, c'est certain, a-t-il affirmé. Il y a une part aussi qui est faite de désintérêt, une absence d'appétence pour ces enjeux-là. Mais aujourd'hui, l'abstention qui est anticipée à un niveau record est faite aussi de désarroi, d'attente et d'incompréhension. Ça n'est pas définitif", espère le directeur général de la Fondation pour l'innovation politique.
Au vu des enquêtes d'opinion, il n'en demeure pas moins que l'abstention risque de battre un record lors de cette élection. Dès lors, peut-on parler de parti politique ? Antoine Bueno est formel, les abstentionnistes ne constituent en rien une formation politique. "C'est un groupe de pression citoyen pour demander des réformes institutionnelles", analyse-t-il. "Ceux qui s'abstiennent le font pour des raisons différentes qui ne sont pas concertées, décrypte de son côté Dominique Reynié. C'est une force mais un peu inorganique, ça part un peu dans tous les sens".
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