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François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
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Une fuite des capitaux est tout à fait vraisemblable dès le lundi qui suivrait le premier tour de la présidentielle en cas d'un duel Marine Le Pen - Jean-Luc Mélenchon. Quels sont les capitaux susceptibles de partir ? D'abord les capitaux internationaux, ceux qui financent l'État par exemple, ou ceux qui sont investis à la bourse. Cela voudrait dire que les investisseurs étrangers vendent ce qu'ils possèdent en France - à part l'immobilier, parce que c'est plus compliqué à céder, il faut un acte notarié. Ils redouteraient deux choses. D'abord l'augmentation des impôts, surtout en cas de victoire Mélenchon, et ensuite la fin de l'euro et de l'Europe, tant avec Le Pen qu'avec Mélenchon, avec le retour au franc, qui serait très probablement dévalué par rapport aux autres monnaies. Dans les deux cas, ils perdraient de l'argent.
On peut craindre des mouvements identiques chez les particuliers français. C'est la grande nouveauté par rapport à 1981, par exemple, la victoire de François Mitterrand. Et cela pour deux raisons. D'abord parce que les programmes des deux sont potentiellement plus dangereux pour l'épargnant français que ne l'était celui de 1981, à cause du changement de monnaie justement. Ensuite parce que le monde n'est pas du tout le même qu'en 1981.
En cas de sortie de l'euro, la France aurait un système bancaire en grande difficulté
François Lenglet
Avec l'union monétaire, chacun d'entre nous a le droit et la possibilité de transférer en un instant son argent dans une banque allemande, belge ou luxembourgeoise. C'est tout à fait légal, il suffit de le déclarer à l'administration fiscale française. Ce n'était pas du tout le cas en 1981. Internet n'existait pas. On a d'ailleurs vu de tels mouvements avant les élections grecques, où des dizaines de milliards d'euros ont quitté les banques d'Athènes pour aller principalement en Allemagne, dans la crainte de voir rétablie la drachme dévaluée.
Quelles peuvent être les conséquences de tels mouvements ? Seule la Banque centrale européenne peut alors compenser la fuite de liquidités, avec une aide financière d'urgence, pour faire fonctionner l'économie. C'est ce qu'elle a fait en Grèce. Mais cela ne vaudrait que pour un temps. Car si nous sortions de l'euro, elle ne le ferait évidemment plus. La France aurait alors un système bancaire en grande difficulté.
Le Brexit présente deux grandes différences avec le scénario Le Pen-Mélenchon. D'abord, le gouvernement britannique a maintenu une politique pro-business, justement pour rassurer les acteurs de l'économie, y compris en baissant les impôts. Ensuite, l'intégration de la France avec l'Europe est beaucoup plus profonde que celle du Royaume-Uni, à cause de l'euro.
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