Manuel Valls a officialisé sa candidature à la présidentielle, lundi 5 décembre depuis son fief d'Évry, dans l'Essonne. Dans la mythologie "valssienne", c'est la ville où tout a commencé. Tout est dans Évry. En général, en France, le lieu d'où l'on parle est un message à lui seul. Évry c'est une ville populaire et de gauche : c'est un marqueur de gauche dont a besoin Manuel Valls. C'est une ville où il y a plus de cinquante communautés : c'est le marqueur de la diversité. Le chef du gouvernement démissionnaire avait d'ailleurs soigné l'image lundi, avec tous ces gens de toutes les couleurs et aussi de tous les âges.
Évry, c'est aussi la ville où Manuel Valls a mené son premier combat pour la laïcité : il s'était opposé à un supermarché Franprix halal. Mais Évry, c'est surtout la ville qui a fait de lui un homme de terrain, lui l'apparatchik, l'ancien collaborateur de Michel Rocard, l'ancien conseiller de Lionel Jospin. C'est la ville qui a fait de lui un élu, un homme expérimenté. Évry c'était donc le lieu tout naturel pour opérer le passage de premier ministre à candidat à l'élection présidentielle.
Lors de sa déclaration, Manuel Valls est apparu énergique et acrobatique. Énergique, parce que c'est dans sa nature. Il dit les choses avec force, avec détermination, parfois avec brutalité. Il est franc, voire franc-tireur. Emmanuel Macron a dû avoir les oreilles qui sifflaient lorsque Manuel Valls a déclaré, plein de lyrisme, que la réussite ne se mesurait "pas au compte en banque" mais "à la lumière que l'on a dans les yeux". C'était une bonne pique pour l'ancien ministre de l'Économie, qui avait déclaré dans la presse qu'il voulait "des jeunes qui avaient envie de devenir milliardaires".
Pour Valls, visiblement Macron ne fait pas le bonheur, comme l'argent. Cela donne une idée du match qui se jouera entre les deux hommes. Cela confirme un Manuel Valls, combattant face à ses adversaires et battant pour lui-même. "Je veux, je vais me battre, j'ai la volonté, je veux peser, je m'engage, je, je, je, je, je...". Il en veut tellement qu'il en est révolté. Il est tellement révolté qu'il en est réduit à un exercice d'équilibriste.
Car c'est compliqué de se poser en rassembleur quand vous vous êtes fâchés avec toute une partie de votre famille. Même si, comme il l'a précisé lundi : "Pour se fâcher il faut être plusieurs". Certes. Il n'empêche que son objectif était bien de remettre les compteurs à zéro, d'apparaître désormais comme un conciliateur, un homme capable d'avoir le sens de l'écoute.
Mais il ne suffit pas de le dire comme ça, après deux ans et demi de règlements de comptes, de divisions, de fronde. Il ne suffit pas de le dire après les épisodes de la déchéance de nationalité ou les 49.3 des lois Macron et El Khomri. Il faudra en fournir les preuve. Même si Manuel Valls compte davantage aujourd'hui sur les électeurs de la primaire, qui ont déjoué tous les pronostics à droite.
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