C'est le 13 décembre prochain que le rapport de la médiation sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera rendu public. Dans un sondage Ifop pour Paris-Match, publié jeudi 30 novembre, 76% des Français estiment qu'il faut respecter la consultation qui avait recueilli 55% de "oui" au projet. L'aboutissement dudit projet peut-il signer le départ du gouvernement de Nicolas Hulot ? Je ne suis pas sûre.
Vous savez, Nicolas Hulot vient de donner une interview au magazine L'Obs, et elle est très intéressante à plusieurs égards. Il dit clairement qu'il y a eu une consultation, donc un vote démocratique. Il dit aussi qu'il y a "un problème d'ordre public" à Notre-Dame-des-Landes (il veut parler de la Zad). Autrement dit, il dit qu'il y a "un problème de zone de non-droit" qui n'est pas dans sa conception de la démocratie. Et puis il dit surtout qu'il n'y a "pas de ligne rouge", et qu'il "ne fonctionne pas au chantage".
Cela fait beaucoup d'éléments, je trouve, qui viennent contredire l'idée que le ministre ferait de Notre-Dame-des-Landes un casus belli. Alors je peux me tromper. Il a peut-être déjà décidé de claquer la porte avant Noël. Mais Nicolas Hulot (je l'ai souvent dit), ce n'est pas un ayatollah de l'écologie. C'est quelqu'un qui avance de manière pragmatique. Regardez sur le glyphosate : il a réussi à convaincre le Président Macron, et il a obtenu gain de cause de sa part. Sur le nucléaire, il a dit : "On ne peut pas tenir les objectifs, donc on revoit notre façon de faire".
Et sur Notre-Dame-des-Landes, ce n'est évidemment pas le projet qu'il porte. Mais il sait qu'il hérite d'une situation qui dure depuis des décennies, sur laquelle les habitants se sont prononcés, qui pose des problèmes de sécurité. Et l'impression qu'il donne, à la lecture de cette interview, c'est de ne pas être arc-bouté. Maintenant, la décision est entre les mains d'Emmanuel Macron. On la connaîtra d'ici la fin de l'année.
Le chef de l'État peut-il renoncer à Notre-Dame-des-Landes ? Ce projet sera sera un test d'autorité pour l'État. Et donc un test d'autorité pour le Président Macron. Notre-Dame-des-Landes, c'est un projet qui existe depuis le début des années 60, qui est porté par l'État depuis plus de quinze ans. Tous les recours ont été purgés. Il y a eu 180 décisions de justice. Il y a eu une consultation qui a réuni près de 500.000 votants.
Est-ce que, en France, 200 à 400 personnes, prêtes à la guérilla, peuvent arrêter un projet qui aura été validé par toutes les autorités (judiciaire, administrative et politique) ? Si le Président renonce cela veut dire que, soit Nantes est devenue une ville de seconde zone, soit que l'on condamne tout grand projet qui ne fait pas consensus.
Macron l'avait dit pendant la campagne. Il l'avait dit au scientifique Hubert Reeves : "Si après tout ce qui s'est passé sur ce sujet, et une consultation, on dit de manière arbitraire : 'Je l'enterre parce qu'il y a encore des protestations', le message qu'on envoie c'est qu'il n'y a plus aucun projet possible en France". Cela veut dire effectivement qu'on ne pourra plus rien construire de grande ampleur. En fait ça dépasse Notre-Dame-des-Landes. Ça dépasse même Nicolas Hulot.
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