Le ministre de la Justice François Bayrou a mis en chantier lundi 22 mai la première loi du quinquennat Macron, celle sur la moralisation de la vie politique. Interdiction des emplois familiaux, nouvelles règles de financement des partis, limitation du nombre de mandats parlementaires... Cette loi sera présentée en conseil des ministres avant les législatives.
Cette loi, si elle n'est pas urgente, est opportune : c'est la réaction immédiate au scandale "Pénélope Fillon" mais aussi à l'affaire des assistants parlementaires qui a concerné le Front National, puis à l'affaire Bruno Le Roux. Toutes ces affaires qui ont entaché la campagne présidentielle, toutes ces affaires qui ont provoqué un regain de suspicion, qui ont conduit à discréditer plus encore la classe politique.
Les Français ne supportent plus les soupçons de favoritisme, de népotisme, les abus. Ils considèrent que les élus doivent répondre du droit commun... Une des promesses d'Emmanuel Macron était de réconcilier les français avec la politique. Cela veut dire sortir la politique du soupçon. C'était aussi le marché qu'il avait conclu avec François Bayrou. Mis en examen pour diffamation, le choix de François Bayrou pour porter cette loi peut paraître étrange, mais la diffamation comme l'injure publique, donne lieu automatiquement à une mise en examen. Cela ne veut pas dire que le délit est constitué. On verra, l'affaire sera jugée en 2019.
Le choix de François Bayrou à la Chancellerie et le choix de lui faire porter cette loi sur la moralisation n'est pas neutre. Pendant la campagne, les équipes Macron avaient testé plusieurs personnalités qui venaient de les rejoindre, et bien sûr le maire de Pau. Les deux caractéristiques qui sont ressorties de ces enquêtes à son propos étaient moralité et transparence, autant dire qu'il a été testé "positif" à la probité. Le casting était donc tout trouvé pour mettre en place une loi qui s'annonce radicale et qui devrait trancher avec les mœurs du passé.
Emmanuel Macron a voulu faire de cette "opération mains-propres" la première de son quinquennat. Il y a une part de symbole, mais pas seulement. Bien sûr, il est plus facile de commencer avec la moralisation de la vie politique que de s'engager avec l'inversion de la courbe du chômage. Emmanuel Macron envoie un signe de changement facile, pas déraisonnable et à bénéfice immédiat. Les élus pourront d'ailleurs opposer qu'ils sont des cibles bien commodes.
Le danger est de mettre tout le monde dans le même sac alors qu'une grande partie des parlementaires font leur travail sérieusement. Ils sont présents 7 jours sur 7, les soirs et les weekends, ils sacrifient leur vie. Mais pour les 200 députés qui en sont à leur 3e mandat successif, pour les 100 qui emploient un membre de leur famille ou les 90 qui sont aussi avocats, il fallait combattre l'idée que ces élus se servent plus qu'ils ne servent. Combattre la défiance, interdire, parce que la modération n'a pas toujours cours quand il s'agit d'argent public… Ménage bien ordonné commence par soi-même.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte