Ça flotte à droite. Les ténors des Républicains étaient partis la fleur au fusil pour reconquérir Matignon à l'occasion des législatives. Mais en choisissant un premier ministre de droite, Emmanuel Macron leur a tiré le tapis sous les pieds. La droite se retrouve quand même dans la situation étrange de vouloir provoquer une cohabitation face à un homme de leur propre camp. Forcément, tout le monde est déboussolé. D'ailleurs on voit bien que le discours a évolué. Le mot "cohabitation" n'est même plus employé. Il ne s'agit même plus de se "confronter" au gouvernement. Aujourd'hui le discours, c'est "on votera "pour" ce qui nous convient, et "contre" ce qui ne nous convient pas". Regardez, Édouard Philippe n'a même pas été exclu du parti Les Républicains.
Le discours est bien moins frontal qu'il y a une semaine. Lorsque François Baroin, le chef de file de la droite aux législatives, dit qu'Emmanuel Macron a dynamité la droite, d'une certaine façon il prend acte que la droite est dynamitée. Dynamitée, mais pas encore en ruine. Elle est fortement déstabilisée, déchirée mais pas encore désintégrée. Parce-que plus de 24 heures après la nomination d'Édouard Philippe, il est toujours difficile d'en mesurer les effets. Il va falloir attendre la liste du gouvernement pour savoir si le scud Édouard Philippe a atteint sa cible.
Il y aura bien deux droites qui vont s'offrir aux Français aux législatives
Alba Ventura
Pour l'instant, on assiste à la bataille des appels. D'un côté, l'appel "à saisir la main tendue" du gouvernement ; de l'autre, le contre-appel de ceux qui refusent de se mêler de près ou de loin au projet d'Emmanuel Macron, ceux qui plaident pour le maintien de l'identité Les Républicains. Mais de quelle identité parle-t-on ? De celle de Laurent Wauquiez, très droitière, qui fustige ceux qui se vendent pour une poignée de lentilles ? Ou de celle de François Baroin, qui tente de rassembler l'essentiel des troupes sans insulter l'avenir ? La droite a un problème électoral certes, mais elle a aussi un problème idéologique qu'elle devra trancher après les législatives.
Les électeurs doivent être bien troublés eux aussi. Pas facile de savoir dans quelle proportion la droite va se briser. Est-ce que les effectifs de la droite dite "modérée" seront plus importants à rejoindre le tandem Macron-Philippe que ceux de la droite classique à rester au sein de LR ? Il y aura bien deux droites qui vont s'offrir aux Français aux législatives : une droite qui a rallié Macron et une droite qui ne le veut pas.
Et ce n'est qu'une partie du paysage fragmenté du prochain scrutin législatif. N'oubliez pas qu'il faut y ajouter une gauche qui se revendique de la majorité présidentielle, une gauche qui ne veut pas, et aussi une gauche radicale et un Front national. Autant dire que la messe n'est pas dite. La clarification aura lieu le 18 juin, au soir du second tour des législatives.
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