Migrants, travail dominical... Les défis qui attendent Anne Hidalgo à Paris

Une rentrée sur les chapeaux de roues pour Anne Hidalgo. Migrants, hausse des prix de certains commerces, travail le dimanche,... La maire socialiste de Paris va devoir affronter plusieurs problématiques dans les prochains mois. Elle revient sur ces défis dans un entretien au Parisien, publié ce vendredi 4 septembre.

Parmi ces problématiques préoccupantes pour la maire figure l'afflux de migrants dans la capitale, qui risque d'aboutir à une situation critique au moment de l'hiver. "Avec l'État, nous travaillons à des solutions d'hébergement pour les migrants qui occupent l'espace public dans des conditions indignes", selon la maire. La situation est d'ores et déjà critique : le dispositif d'hébergement d'urgence parisien, qui accueille chaque nuit 30.000 personnes, est déjà saturé tandis que chaque jour, 80 nouveaux migrants en moyenne arrivent dans la capitale.

Pour gérer cet afflux, la mairie veut "pousser les murs" en trouvant de nouveaux lieux d'accueil. Parmi les bâtiments qui pourraient être réquisitionnés, le lycée Jean-Quarré dans le XIXe arrondissement, une médiathèque et d'autres immeubles qui pourraient permettre d'accueillir au total 300 à 400 personnes. Aux critiques de la droite qui lui reproche de créer un "appel d'air" en augmentant les capacités d'accueil, Anne Hidalgo répond en invitant la droite parisienne "à sortir de ce jeu malsain qui consiste à être sur le terrain du Front national". "Le devoir de l'Europe (...), c'est d'organiser cet accueil", poursuit-elle.

"Pas entendue sur le travail du dimanche"

Autre point pour lequel Anne Hidalgo devra faire des pieds et des mains : le travail le dimanche.
Adoptée le 10 juillet, la loi Macron prévoit en effet de mettre en place des zones touristiques internationales (ZTI) où les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et en soirée. "Je n'ai pas été entendue dans cette affaire par M. Macron. J'ai même été maltraitée", estime Anne Hidalgo, qui qualifie cette mise à l'écart de "honte démocratique".

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Les critères pour définir ces zones touristiques internationales ne conviennent pas à la maire : "Je ne vois pas pourquoi Italie 2, dans le XIIIe arrondissement, serait un territoire touristique". Et de craindre que l'ouverture des commerces le dimanche et en soirée dans ces zones favorise la "surimplantation des grandes surfaces", fragilisant ainsi "l'écosystème" de la capitale, basé sur le commerce de proximité.

"Paris peut fonctionner sans voiture"

"Paris peut fonctionner sans voiture", affirme Anne Hidalgo. Dans les faits pourtant, la réduction du nombre de voitures circulant dans la capitale tarde à se concrétiser. Pour l'heure, une journée sans voiture sera organisée le 27 septembre, mais elle n'aura lieu que dans un périmètre restreint de la capitale. Autre annonce qui devrait ravir les amateurs de marche à pied. "Une partie de la rive droite de la Seine devrait être rendue aux piétons pour l'été 2016", selon Anne Hidalgo.

Pour l'accueil de la COP21, un sommet qui réunira 50 chefs d'État au Bourget entre le 30 novembre et le 11 décembre, la maire annonce que des véhicules à assistance électrique pourront être utilisés, tandis qu'un tramway sans rail ni caténaire sera testé sur les Champs-Élysées. Reste à savoir si cela suffira pour éviter les embouteillages.

L'augmentation du tarif des cantines et du stationnement

Alors qu'elle avait annoncé qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts sous son mandat, la maire de Paris a cependant fait augmenter le tarif des cantines et du stationnement." Oui, en temps de crise il faut de la solidarité. Oui, en fonction des revenus que l'on a, on peut être amené à payer plus", déclare Anne Hidalgo. Elle ne précise pas si ces hausses de tarif se poursuivront en 2016 mais annonce cependant que "des choix sont en train d'être faits". 

Le plan propreté : plus de sanctions et de sensibilisation

"Notre ville a besoin d'être beaucoup plus propre", concède Anne Hidalgo. Une propreté qui doit passer selon elle par davantage de sanctions, mais aussi de la sensibilisation. Elle souhaite ainsi mettre en place une campagne, "Paris fais toi belle", pour inciter les parents et leurs enfants à contribuer à la propreté de la ville, et mettre davantage en évidence les poubelles et les conteneur.