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L'ancien Premier ministre Michel Rocard en 2015
Crédit : AFP
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Toute une vie de politique. Pendant plus de 60 ans, Michel Rocard s'est impliqué dans l'avenir de la France. Dans le militantisme, d'abord, en adhérant à la SFIO à l'âge de 19 ans et en devenant secrétaire des Étudiants socialistes en parallèle d'études qui le promettait à une carrière au sommet : Sciences-Po, puis l'ENA. Pourtant, rien ne prédisposait le futur Premier ministre à gouverner son pays dès les années 80, lui que son père vouait à suivre ses pas dans les sciences.
Mais Michel Rocard insiste, ses ambitions portées par sa volonté de changement : en 1969, alors haut fonctionnaire, il est réellement découvert par le grand public lorsqu'il se présente à l'élection présidentielle pour le Parti socialiste unifié (PSU), dont il est le fondateur et le secrétaire général depuis 2 ans sous le pseudonyme de Georges Servet, hommage à Michel Servet, protestant et martyr de l'Inquisition catholique en 1553. Tout un symbole. En 69, Rocard ne rallie "que 3,61%" des suffrages mais amorce déjà un changement dans le paysage politique.
Son ascension, elle, passe par un renouveau personnel : l'étoile montante de la gauche passe du PSU au Parti socialiste en 1974 et s'affirme comme un vrai challenger à François Mitterrand, alors poids lourd incontesté du socialisme français. Car Rocard incarne une "deuxième gauche", essentiellement décentralisatrice et sociale-démocrate, préceptes de plus en plus populaires qui lui valent d'être appelé aux plus hauts sommets de l'État dès 1981, lorsqu'il devient ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire.
Ses ambitions, elles, sont plus élevées encore et l'homme veut être Président. Il ne sera "que" Premier ministre, passant d'abord par le ministère de l'Agriculture. De 1988 à 1991, il pose ses valises à Matignon et s'oppose à François Mitterrand, œuvrant dans le même temps pour la justice sociale, comme à travers le Revenu minimum d'insertion (RMI) ou la Contribution sociale généralisée (CSG).
Débarqué de la tête du gouvernement, Michel Rocard rêve toujours d'Élysée. Pour ce faire, il prend la direction du PS dès octobre 1993 et prévient : "rien" ne l'empêchera d'être candidat en 1995. Pourtant, si : le premier secrétaire doit quitter son poste après l'échec de mai 1994 aux élections européennes : François Mitterrand a laissé Bernard Tapie mener une liste radicale de gauche et le camp socialiste se ridiculise, à 14,5% des suffrages.
Jean-Christophe Cambadélis, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang et Michel Rocard le 28 août 2005
Crédit : DERRICK CEYRAC / AFP
Face à l'échec national, Rocard reste député européen jusqu'en 2009, puis est nommé par Nicolas Sarkozy ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. L'Élysée est bien loin et les problèmes de santé pointent déjà le bout de leur nez : en 2007, à 77 ans, il a déjà fait une hémorragie cérébrale.
Qu'importe, Michel Rocard est toujours le même intellectuel gourmand de culture et de littérature, même s'il décline physiquement, victime du temps qui passe et de la maladie. En 2015, il fait une de ses dernières apparitions publiques : François Hollande lui remet la Grand-croix de la Légion d'honneur, celle accordée aux grands hommes de la France.
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