Manuel Valls : le virage social-démocrate de François Hollande

Manuel Valls vient d'être nommé Premier ministre par le président François Hollande, soucieux d'emprunter un nouveau cap politique, après la déroute de la gauche aux élections municipales.

Un changement de style

François Hollande l'a affirmé lors de son allocution, il souhaite "un gouvernement de combat". Pour mener un tel exécutif commando, il faut à sa tête une personnalité pleine d'autorité et de détermination. Valls incarne justement cette "image de fermeté et de constance", confiait Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l'Assemblée lors de l'entre-deux tours des municipales, 

"On a encaissé une déroute sévère qui appelle une réponse. Il faut frapper fort, vite et mettre du lourd. Manuel est le mieux à même de faire ça", a ajouté un de ses proches au Monde. "Il dit des choses avec une certaine honnêteté, une certaine lucidité et oui, des fois, une certaine brutalité", confirme son ami Alain Bauer, consultant en sécurité. "Le cuir épais, un franc-parler et les mains dans le cambouis", résume-t-il en parlant du nouveau Premier ministre. 

L'Incarnation d'une nouvelle politique économique

La politique économique de François Hollande devrait connaître un grand coup de fouet. L'ancien ministre de l'Intérieur a souvent rappelé l'importance de la mise en place du pacte de compétitivité, longtemps reporté par le gouvernement Ayrault. Il a aussi salué les bienfaits de la lutte contre les déficits. Avec fermeté, il assume cette ligne davantage sociale-démocrate qui déplaît à l'aile gauche du PS.

Lors de la primaire PS, Valls avait défendu des mesures plutôt droitières comme la TVA sociale, impulsée par Sarkozy, ou milité contre les 35 heures, quitte à se mettre à dos encore une fois l'aile gauche du PS.

Plus proche de la politique sociale-démocrate souhaitée par Hollande

"Assumons pleinement ce cap social-démocrate et réformiste. Assumons ce que nous sommes en train de faire. Assumons-le pleinement. Moi j'en suis fier", déclarait solennellement Manuel Valls en mai 2013, lors du “Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro”. 

À l'image d'un Tony Blair qui avait bouleversé le parti Travailliste britannique, l'arrivée de Valls au poste de Premier ministre pourrait faire davantage que changer la ligne d'un gouvernement. Elle pourrait également permettre d'endosser ce virage social-démocrate souhaité par François Hollande, mais jamais véritablement assumé par le président.