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Macron présente sa "politique d'émancipation" pour les banlieues

ÉCLAIRAGE - Le président de la République a dévoilé son ambition pour les quartiers sensibles, mardi 22 mai. Il ne s'agit pas d'un "plan" mais d'une "politique d'émancipation".

Emmanuel Macron lors de la présentation des mesures pour les banlieues, le 22 mai 2018
Crédit : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
Marie-Pierre Haddad & AFP
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Pas de plan chiffré mais un changement de méthode pour rétablir l'égalité. Voici l'axe du discours tenu par Emmanuel Macron, ce mardi 22 mai. Des places en crèche aux stages de 3e, le président de la République a dévoilé une série de mesures pour les quartiers défavorisés s'inspirant, en partie seulement, du rapport Borloo. D'entrée, il a précisé : "Je ne vais pas annoncer un plan banlieues"

Car "on est au bout" de ce qu"a pu produire cette stratégie" qui est "aussi âgée que moi", a ajouté Emmanuel Macron, en estimant que "poursuivre dans cette logique est poursuivre dans l'assignation à résidence, la politique spécialisée, et je n'y crois pas". Appel aux entreprises, stages, école : pendant une heure trente, le chef de l'État a toutefois déroulé une longue liste de mesures, non chiffrées, en donnant un rendez-vous d'étape en juillet à divers acteurs de cette "mobilisation". 

Un "comité de suivi", composé de personnalités tournantes, se réunira ensuite tous les deux mois, a-t-il détaillé, en rappelant les actions dont ont déjà bénéficié les quartiers sous le nouveau gouvernement: police de proximité, dédoublement des classes de CP, mise à l'amende des consommateurs de cannabis...  

Testing, crèche et "cour d'équité"

Les banlieues "ne demandent pas d'assistance" mais leur "place dans la République", avait auparavant déclaré Jean-Louis Borloo, auteur d'un rapport très commenté sur l'avenir des 1.300 quartiers prioritaires en métropole où habitent cinq millions de personnes. "Tous les sujets du rapport ont été cochés", s'est félicité l'ancien ministre de la Ville après le discours, alors que beaucoup prédisaient un enterrement de son rapport.  

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Parmi les mesures reprises, la mise en chantier d'une "cour d'équité territoriale" ou la création de "30.000 places en crèche" pour favoriser le travail des femmes avec une subvention de "1.000 euros par place" dans les quartiers. 

Alors que le chômage touche un quart de la population et un tiers des jeunes de ces quartiers, le chef de l'État a appelé les 120 plus grandes entreprises françaises à "prendre leur part" sur l'emploi et l'apprentissage, en diversifiant les embauches (des tests anti-discrimination seront organisés dans les trois ans) et en proposant des stages pour les élèves de 3e (15.000, soit autant que l'État). 

Un plan de lutte contre le trafic de drogue

Mais sur la rénovation urbaine Emmanuel Macron n'a pas repris telle quelle la proposition ambitieuse de "fondation nationale" de Jean-Louis Borloo, évoquant une opération "cœur de quartiers" d'ici juillet et une action sur les copropriétés dégradées.

Du côté des élus, qui croyaient beaucoup au plan Borloo, la déception était palpable. "Il y a un défaut de concret", a estimé Patrice Bessac, maire PCF de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, en déplorant "un sentiment de poudre aux yeux. Stéphane Gatignon, l'ex-maire de Sevran, a fustigé les "petits pas" de Macron. 

Rappelant que des policiers avaient été mis en joue lundi par des hommes armés dans une cité sensible de Marseille, le chef de l'État a annoncé un plan de lutte contre le trafic de drogue "d'ici juillet". Il s'est aussi ému de la hausse des discours racistes et antisémites "en train d'empirer" et de la radicalisation "qui dans certains quartiers a gagné, est en train de gagner". 

Une "politique spectacle" ?

À ce sujet la présidente du FN, Marine Le Pen, a raillé "la politique de l'autruche" du gouvernement français en matière de lutte contre le "fondamentalisme islamiste". Le patron des Républicains, Laurent Wauquiez, a pour sa part critiqué une "politique spectacle", sans "rien derrière" et qui délaisse "les territoires oubliés de la République". 

Avant la réunion dans la salle des fêtes, qui a été animée par l'humoriste Yassine Belattar, Emmanuel Macron avait débattu pour la première fois avec les membres du Conseil présidentiel des villes, 25 acteurs locaux

Une volonté d'interpellation directe des acteurs de terrain qui justifie, selon Emmanuel Macron, de ne pas imposer d'en haut des solutions toutes faites : un plan élaboré par "deux mâles blancs qui ne vivent pas dans ces quartiers" n'aurait "aucun sens", selon lui. 

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