Jusqu'au-boutiste. Philippe Martinez est le secrétaire
général de la CGT depuis février 2015. Il s'est engagé dans un bras de fer avec
le gouvernement et plus particulièrement avec Manuel Valls concernant la loi
Travail. Le Figaro, qui consacrait sa une du 26 mai à "l'homme qui veut mettre la France à genoux", explique que la "détermination du patron
de la CGT est totale : il veut le retrait du texte et rien d'autre".
L'homme de 55 ans est arrivé à la tête de la CGT dans un
contexte délicat. Son prédécesseur, Thierry Lepaon, a dû quitter ses fonctions
après la révélation du scandale du coût des travaux de son appartement et du bureau
de fonction. Philippe Martinez est "droit dans ses bottes" et
"l'exécutif a eu tort de ne pas se méfier davantage. Pourtant, son
ascension express aurait dû alerter le monde politique sur son intelligence et
sur sa redoutable habileté", note le journal. Et pour cause, il est devenu
incontournable au sein de la confédération au moment du remplacement du
charismatique Bernard Thibault et ensuite de Thierry Lepaon.
Philippe Martinez a grandi en banlieue parisienne, à
Rueil-Malmaison, "et déjà la conscience des différenciations sociales
chevillée au corps. 'Quand on jouait aux cow-boys et aux Indiens, il voulait
toujours être un Indien pour se trouver du côté des opprimés', se souvient
Raynal Devalloir, l'un de ses copains d'enfance", comme le rapporte Capital. C'est au moment de l'adolescence, qu'il va s'inscrire au sein du Parti
communiste français duquel il partira en 2002. Il ne précisera jamais pourquoi,
souligne Le Figaro.
En 1982, alors qu'il a 23 ans le jeune homme arrive chez
Renault à Billancourt. "Ce technicien s'engage dans la CGT presque par
hasard", note Les Inrocks. "Déjà à l'époque, quand on entrait dans
une entreprise, on avait un boulot qui ne correspondait pas toujours à notre
niveau de diplôme. On ne râle pas tout de suite, je ne me suis pas jeté sur un
délégué syndical", racontait-il. Quelques années plus tard, le
constructeur automobile va implanter une partie de son activité en Espagne,
pays d'où est originaire le membre du Parti communiste. "Il a la chance de
parler parfaitement la langue. Ce genre de valeur ajoutée est récompensée d'une
prime, chez les salariés les plus anciens ; mais Martinez n'y aura pas
droit", raconte Les Inrocks. Il s'engage à la CGT où il va gravir les étapes les unes après les autres.
Philippe Martinez est un vrai politique
Emmanuel Couvreur, ancien délégué central de la CFDT
Le moment charnière de sa carrière concerne le congrès de Marseille après le scandale de l'affaire Lepaon. "Dans ses discours, il a chargé le gouvernement et pris de la distance avec la CFDT, rompant les ères Viannet et Thibault", analyse Le Figaro. Et à peine élu, il marquera le durcissement de la ligne de la CGT en demandant la réduction du temps de travail à 32 heures et en prenant position contre la loi Macron. Selon l'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Philippe Martinez est "ouvert au dialogue avec le gouvernement et le patronat". Quant à l'ancien délégué central de la CFDT, Emmanuel Couvreur, cité dans Capital, "c'est un vrai politique".
Lors des négociations sur le projet de loi de Myriam El khomri, la CGT s'est retrouvée mise de côté par le gouvernement. "Deux heures avant le premier projet de loi, et une heure avec les trois ministres, après la nouvelle mouture du texte. Point final", explique l'hebdomadaire. Le secrétaire général de la confédération finira par admettre : "On est laissé de côté". Selon Alba Ventura, éditorialiste politique chez RTL, la confrontation sur la loi est rapidement devenue une question de personne : Philippe Martinez contre Manuel Valls. Cependant, "le mouvement de la CGT n'a pas encore trouvé d'écho dans la fonction publique ni dans le secteur privé. L'unité qu'il tente de recréer se limite seulement aux plus extrémistes pour le moment. Cela n'a pas échappé à Manuel Valls, qui exclut le retrait de la loi", explique-t-elle.
Les deux hommes s'affrontent par médias interposés. Philippe Martinez accuse le Premier ministre de jouer un "jeu dangereux", quand le chef du gouvernement lui reproche de prendre en otages les Français. "L'un et l'autre sont dans le jusqu'au-boutisme. Pour Manuel Valls, c'est même son avenir à Matignon qu'il joue. Restera, restera pas ? Lui le moderne, le réformiste, n'imagine pas une seconde faire un pas en arrière. Il a tout misé sur cette loi El Khomri. Il a déjà dû faire des concessions", ajoute l'éditorialiste. Philippe Martinez apparaît, lui, plus décidé que jamais : "Mais nous sommes aussi prêts à continuer la lutte après".
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