Loi Travail : "Extravagant qu'on n'écoute que les syndicats étudiants", dit Édouard Philippe

La controversée loi Travail est au cœur de tous les débats. Le député Les Républicains et maire du Havre, Édouard Philippe, s'étonne de l'importance donnée aujourd'hui aux syndicats étudiants après la forte mobilisation du mercredi 9 mars dans toute la France. Au micro de RTL lundi 14 mars au matin, l'élu originaire de la Seine-Maritime, proche d'Alain Juppé, s'interroge et semble regretter que le débat sur l'avant projet de cette loi bascule, selon lui, à un face-à-face entre la jeunesse et le gouvernement.

"Ce qui est extravagant, moi je trouve qu'on marche sur la tête, c'est que l'on écoute aujourd'hui beaucoup plus les responsables de syndicats étudiants, qui, par définition, ne sont pas encore sur le marché du travail, (alors que l'on n'écoute) pas Jean Tirole, prix Nobel d'économie ou un très grand nombre de chefs d'entreprise. (Ces syndicats) représentent une partie de la jeunesse, mais j'ai tendance à penser une petite partie de la jeunesse"; juge-t-il.

Si on ne fait rien le désastre est proche

Édouard Philippe

Édouard Philippe reconnaît tout de même qu'il est normal que les jeunes se soucient de leur avenir. "Tout le pays est inquiet, il n'est pas totalement anormal qu'ils partagent ce sentiment". Il estime également que cette réforme du Code du travail, qui n'en est qu'au stade de l'avant-projet, est déjà un échec pour le gouvernement de Manuel Valls. "Je trouve cela effrayant, je pourrai m'en réjouir, mais non car tout ceci est mauvais pour le pays, regrette-t-il. (Si François Hollande recule) ce sera un échec pour tout le monde."

"Je ne sais pas s'il existe une méthode absolue et parfaite pour réformer, je sais qu'il existe une méthode pour se planter le gouvernement est en train de l'employer, attaque-t-il. Je pense profondément que ce pays est réformable. Si on ne fait rien le désastre est proche."