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Loi Travail : comment le couac sur la manifestation s'est retourné contre Manuel Valls

ÉCLAIRAGE - Manuel Valls s'était concerté avec François Hollande et Bernard Cazeneuve concernant la stratégie à adopter face aux syndicats. À la clé, le premier ministre s'est offert une nouvelle polémique.

François Hollande et Manuel Valls à l'Élysée, le 11 mai 2016
Crédit : SIPA
Marie-Pierre Haddad
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Seulement quelques heures auront suffi à provoquer l'incompréhension. Peu après 9 heures, mercredi 22 juin, le préfet de police a statué, mettant fin ainsi à deux jours de négociations : la manifestation prévue à Paris jeudi 23 juin est interdite. Dans un communiqué, le préfet Michel Cadot explique que les représentants des syndicats ont refusé "catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique" et ont formulé "des propositions alternatives d'itinéraires". Face à ce constat, "il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation".

Immédiatement, les représentants syndicaux de Force ouvrière et CGT sont montés au créneau pour dénoncer l'interdiction. À la mi-journée, un retournement de situation se produit : Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, annonce lors d'une conférence de presse que les syndicats pourront manifester sur "un parcours proposé par le ministère de l'Intérieur". Manuel Valls a tenté de calmer la polémique lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, Bernard Cazeneuve a misé sur l'autorité en affirmant qu'aucun débordement ni aucune violence ne seraient tolérés. Et François Hollande ? Le président de la République n'a pas pris la parole lors des tractations, ni lors du revirement de situation, mercredi.

François Hollande discret sur le sujet

Selon son entourage, François Hollande s'est réuni avec Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, en marge du Conseil des ministres dans l'objectif de trouver une sortie de crise, comme le rapporte l'AFP. "En marge du Conseil des ministres, le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur se sont vus en convenant de proposer un itinéraire extrêmement sécurisé, un parcours beaucoup plus facile à sécuriser", explique dans l'entourage de Manuel Valls.

À l'Assemblée nationale, le Premier ministre a tenu à insister sur le fait que cette journée "est la preuve que tout a été fait, tout, du côté des pouvoirs publics, c'est-à-dire pour que les choses soient précises, du président de la République, du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur ensemble, pour permettre cette expression démocratique". Selon Benjamin Sportouch, rédacteur en chef adjoint du service politique de RTL, cette situation donne une "mauvaise impression du peu d'autorité qu'il restait à François Hollande". 

Manuel Valls en ligne de mire

Initialement, François Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve étaient sur la même ligne. "Lorsque les ténors de la majorité sont réunis avec François Hollande à l'Élysée, tous sont d'accord : 'On ne cède pas aux syndicats sur le parcours'", raconte Le Parisien. Face aux contestations, le Président, le chef du gouvernement et le ministre de l'Intérieur se sont une nouvelle fois réunis. "Manuel Valls était alors plus favorable à la ligne dure, tandis que Bernard Cazeneuve penchait plus pour le compris", selon des informations de France 3. C'est à ce moment précis que les avis ont commencé à diverger. "Hollande était d'accord avec Cazeneuve sur la manif mais ne souhaitait pas être en désaccord avec Valls", explique un ministre cité par iTélé

Le petit jeu qui consiste à laisser penser qu'il y aurait eu une décision au sein de l'exécutif prise par le Premier ministre est une fausse question

Stéphane Le Foll

Version confirmée par le ministre de l'Intérieur, qui a indiqué avoir proposé "personnellement" d'interdire les manifestations et qu'il en avait rendu compte à François Hollande et Manuel Valls, lors de la séance des questions au gouvernement devant le Sénat. "J'ai (...) pris la responsabilité personnellement et j'en ai rendu compte au président de la République et au Premier ministre de proposer l'interdiction de ces manifestations", a indiqué le ministre, en réponse à une question du sénateur Roger Karoutchi (Les Républicains).

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Selon un député socialiste légitimiste, cité par l'AFP, François Hollande était sur une position "plus nuancée : fermeté avec menace pour faire plier mais pas interdiction sèche". Mais au sein du gouvernement, on s'empresse de démentir : "Le petit jeu qui consiste à laisser penser qu'il y aurait eu une décision au sein de l'exécutif prise par le Premier ministre est une fausse question. Les décisions sont prises de manière collective", a affirmé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll après le Conseil des ministres.

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