À trois jour du premier tour des législatives, le Parti socialiste se prépare au pire. Dans les derniers sondages, il est crédité de 8%. Chez les élus, on ne se ferait plus beaucoup d'illusion. Le PS a-t-il encore une chance de sauver les meubles ? Non, et il le sait. C'est pour cela que lorsque Jean-Christophe Cambadélis déclare, comme il l'a fait mercredi 7 juin au site Internet BuzzFeed "que les législatives ne seront pas un échec si le PS peut constituer un groupe à l'Assemblée nationale", c'est-à-dire obtenir quinze députes, on dit "foutaise" ! Comment peut-il dire une chose pareille ? Quinze députés, ce serait un score sans précédent. Une humiliation, un naufrage, une Bérézina, un cataclysme.
Chez les socialistes, on redouble d'imagination pour décrire la situation du parti : déroute, branlée, boucherie. Le pire résultat du PS date de 1993. À l'époque, les socialistes avaient réussi à sauver 57 sièges. Surtout, il y a cinq ans à peine, en 2012, les socialistes décrochaient 300 postes à l'Assemblée. Il y a cinq ans, il disposait de tous les leviers : le Sénat, les régions. Le PS n'a pas seulement dégringolé, il s'est enfoncé dans les abîmes.
Le PS a même entraîne avec lui sa force militante. Ils étaient 250.000 il y a quelques années. Ils sont à peine 50.000 aujourd'hui. Et plus personne n'a envie de coller les affiches. Au passage, quinze députés - et même vingt ou trente députés -,c'est aussi une crise financière sans précédent. Là, il sera même difficile de sauver les meubles.
La faute, elle est collective. La sévère défaite de Benoît Hamon à la présidentielle, c'était la dernière pelletée de terre. Mais avant, il y a eu Martine Aubry et François Hollande qui ont géré le PS comme de petits barons, recroquevillés sur un parti d'élus, sans audace, sans prise de risque. Ils n'ont pensé qu'à récupérer le pouvoir sans penser à produire des idées.
Quelle est la dernière idée que le PS a produite ? Les 35 heures, en 2000. Une idée imaginée sur un coin de table par Dominique Strauss-Kahn et mise en œuvre avec rigidité par Martine Aubry. Le PS paie le fait qu'il ne réfléchit plus depuis longtemps déjà. C'est un parti qui a régressé sur le plan du débat d'idées, un parti qui a fait ses états généraux alors qu'il était au pouvoir, c'est-à-dire qui a débattu de sa ligne politique au pouvoir.
Le PS a fini par se facturer en mille morceaux entre socialistes tendance gauche radicale, sociaux-démocrates et sociaux- libéraux, pris en tenaille aujourd'hui entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Si PS termine avec quinze députés, ce n'est pas seulement échec. Quand le parti d'Épinay finit à la dimension d'un Parti radical de gauche, c'est une faillite.
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