"La réforme du code du travail, c'est l'officialisation du social-libéralisme", analyse Alain Duhamel

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a transmis mercredi 17 février au Conseil d'État un avant-projet de loi "visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs". Un texte qui provoque déjà des dissensions à gauche, jusqu'au sein du Parti socialiste, et attise l'ire des syndicats. Le projet de loi de Myriam El Khomri est accusé d'être trop favorable au patronat, bien que certains nouveaux droits des salariés y figurent, comme le droit à la déconnexion.

"Ça n'est pas une révolution, mais une réforme très ambitieuse, peut-être la réforme la plus ambitieuse depuis le début du quinquennat", s'enthousiasme Alain Duhamel. L'éditorialiste de RTL souligne qu'on ne s'attendait pas à un chantier aussi ambitieux pour la dernière année du quinquennat de François Hollande. La future loi Khomri "essaye de mettre de la souplesse partout : sur les licenciements, les prud'hommes, les horaires", énumère Alain Duhamel.

Un avant-goût de la campagne présidentielle

Le projet de loi vient à peine d'être transmis au Conseil d'État, mais il agite déjà tout la classe politique et le monde de l'entreprise. "La gauche écume de rage, les socialistes sont désemparés, la droite embarrassée, et le patronat est presque inquiet qu'on ose faire ce qu'il demande", remarque Alain Duhamel. Alors de nombreux députés PS ont annoncé qu'ils ne voteraient pas la réforme en l'état, la ministre du Travail a déjà brandi la menace d'avoir recours à l'article 49.3.

Pour l'éditorialiste de RTL, cette réforme sonne comme "un ralliement au social libéralisme" de la part de François Hollande : "On aura vu François Hollande commencer son quinquennat sur la philosophie de la sociale démocratie et le finir sur celle du social libéralisme". Cette prise de position donne certainement le ton de la campagne du président de la République pour 2017.