"La perspective de la présidentielle rend tout le monde fou", selon Dominique Raimbourg, président de la commission des lois

Si l'Assemblée nationale a voté massivement la prolongation de l'état d'urgence mercredi 20 juillet, les débats extrêmement houleux ont fait voler en éclat l'unité nationale. Le ton et la surenchère n'ont pas cessé de monter dans la commission des lois et il aura fallu plus de 7 heures aux députés pour parvenir à s'entendre sur une prolongation de six mois. 

Dominique Raimbourg, député socialiste et président de la commission des lois justifie l'emportement de certains par "l'émotion" suscitée par ces "84 vies volées par un assassin à moitié cinglé qui a trouvé un exutoire à sa folie dans l'idéologie de Daesh" et par un "sentiment de désespoir", alors que des "dispositifs policiers ont été mis en place comme jamais". Le président de la commission reconnaît que cet épisode donne une image désastreuse de la politique aux yeux de l'opinion publique. "Mais il faut faire la part des choses, il y a eu un petit moment d'énervement puis ça s'est tassé", ajoute-t-il.

Repenser "des institutions à bout de souffle"

Pour Dominique Raimbourg, ce manque d'unité nationale conduit à repenser des "institutions à bout de souffle". Il estime que "la perspective de la présidentielle rend tout le monde un peu fou". En dépit de désaccords persistants entre gauche et droite, les députés se sont entendus sur un texte plus musclé quiprévoit de rendre plus faciles les contrôles d'identités par la police et la gendarmerie ou encore la suppression des crédits de réduction de peine. Aux yeux de Dominique Raimbourg, l'incident entre les députés est clos. "Le mélange de raison et d'émotion qui permettent de diriger un pays sont des cocktails qui sont très difficiles à faire", conclut-il.