L'Assemblée nationale a voté mercredi le projet de révision constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre par 317 voix, contre 199, et 51 abstentions. Ce texte, qui inscrit dans la loi fondamentale le régime de l'état d'urgence et la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes et délits terroristes, a ainsi totalisé légèrement plus des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Il va désormais être examiné au Sénat.
Au Palais-Bourbon, il a obtenu le soutien d'une majorité des groupes socialiste (165 pour, 83 contre, 36 abstentions), encore plus des Républicains (111 pour, 74 contre, 8 abstentions) et de l'UDI (25 pour, 4 contre). Les écologistes se sont montré nettement plus partagés (13 contre, 4 pour, 1 abstention) et, dans une moindre mesure, les radicaux de gauche (10 pour, 5 contre, 3 abstentions).
Quasi unanime, le groupe à dominante Front de Gauche a rejeté le projet de réforme constitutionnelle (12 contre, 2 abstentions, 1 ultramarin pour). Dans les non inscrits, les deux élus FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, ont voté contre. Le MoDem Jean Lassalle ou l'ancien socialiste Thomas Thévenoud ont aussi voté contre, tandis que Nicolas Dupont-Aignan a voté pour.
Alors que plusieurs voix, à droite mais aussi à gauche, doutent que le processus aille à son terme, l'exécutif espère voir adopter le texte lors d'un nouveau Congrès à Versailles, où une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés est requise pour le vote de toute révision constitutionnelle.
Le patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a indiqué qu'une majorité de son groupe soutenait le projet de révision constitutionnelle, résistant à "la tentation de mettre en minorité" François Hollande, mais loin du "très large consensus" qui aurait pu être obtenu.
Aux yeux du président du principal groupe d'opposition à l'Assemblée, "le Président de la République a choisi une voie hasardeuse" pour étendre après les attentats la déchéance de nationalité.
"Vous avez posé vous-même, Monsieur le Premier ministre, les conditions d'un débat cacophonique. La confusion que vous récoltez, c'est celle que vous avez vous-même, avec François Hollande, semée", a lancé Christian Jacob dans l'hémicycle peu avant le vote solennel. Dans les faits, le chef de fil des Républicains à l'Assemblée a complètement perdu le contrôle de son groupe, divisé par un joute entre fillonistes et sarkozystes.
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