Jean-Pierre Raffarin : "Alexis Tsipras n'a probablement pas les moyens de sa politique"

Après l'euphorie de la victoire, attention aux lendemains qui déchantent. Voila, en substance, le message adressé par Jean-Pierre Raffarin au peuple grec. Le sénateur UMP de la Vienne "craint beaucoup la déception" née des promesses de campagne d'Alexis Tsipras, grand vainqueur du scrutin législatif en Grèce dimanche. "Tsipras a-t-il les moyens de sa politique ? Je ne pense pas", affirme l'ancien Premier ministre au micro de RTL. 

"Le peuple a mis beaucoup d'espoir dans cette élection, il faut souhaiter qu'il n'y ait pas de déception. Il s'est exprimé avec beaucoup de colère. Mais quand on regarde les données économiques de ce pays, il faut faire des réformes structurelles. Le gouvernement devra se mettre au travail sur la collecte de l'impôt. Il devra continuer à assainir les finances publiques et négocier avec l'Europe", continue-t-il.

Quand je suis arrivé à Matignon, il a fallu que j'assume les 35 heures, qui coûtent 20 milliards par an

Jean-Pierre Raffarin

Autant d'éléments qui le poussent à dresser un "constat d'inquiétude". "Ce qui est difficile dans l'exercice du pouvoir à ce niveau-là, c'est qu'un gouvernement en place à un moment doit assumer toute l'histoire du pays, explique Jean-Pierre Raffarin. Quand je suis arrivé à Matignon, il a fallu que j'assume les 35 heures, qui coûtent 20 milliards par an. Là, il y a des dettes. Il pourra négocier mais seulement à la marge. Ce qui veut dire une forte déception de l'opinion publique et donc une montée du populisme". Et de conclure, pessimiste : "En politique, la déception est aussi souvent à gauche qu'à droite".