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Immigration : qu'est-ce que les accords du Touquet que veut renégocier Macron ?

ÉCLAIRAGE - En visite au Royaume-Uni, le président de la République souhaite une meilleure prise en charge des mineurs isolés étrangers, ainsi qu'un renforcement des contributions britanniques financière et policière à Calais.

Emmanuel Macron en visite dans le Pas-de-Calais, le 16 janvier 2018

Crédit : Stephane Lemouton -POOL/SIPA

Marie-Pierre Haddad & AFP

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Emmanuel Macron est au Royaume-Uni, ce jeudi 18 janvier, pour un sommet avec la première ministre Theresa May, avec laquelle il doit signer un nouveau traité sur la question des migrants souhaitant traverser la Manche. Selon l'Élysée, ils signeront un "nouveau traité qui complétera les accords du Touquet", en vigueur depuis 2004. 

Lors d'un déplacement à Calais, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron avait prévenu que l'État "ne laissera pas se reconstituer une 'jungle'" comme celle qui a rassemblé jusqu'à 8.000 migrants avant d'être démantelée en 2016.

Pour ce faire, il compte exiger du Royaume-Uni une meilleure prise en charge des mineurs isolés étrangers (MIE), ainsi qu'un renforcement des contributions britanniques financière et policière à Calais. 

Un traité visant à renforcer les contrôles en France

Signé le 4 février 2003, par Paris et Londres, le "traité du Touquet" visait à contrer la montée en puissance du phénomène de l'immigration clandestine en Grande-Bretagne, en renforçant les contrôles au départ de la France. 

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Cet accord bilatéral, entré en vigueur le 1er février 2004, est accusé côté français d'alimenter la crise migratoire dans la région de Calais, en y bloquant des candidats à l'immigration vers le Royaume-Uni, attirés par une "législation britannique plus favorable en matière d'asile et d'accès au marché du travail". Gérard Collomb a indiqué dans une interview publiée dimanche vouloir "un protocole additionnel" aux accords du Touquet, avec en particulier la "prise en charge d'un certain nombre de coûts" par les Britanniques. 

Durant la campagne électorale de l'entre-deux tours, Emmanuel Macron avait déclaré sur TF1, le 27 avril 2017, qu'il souhaitait "remettre les accords du Touquet sur la table, pouvoir en renégocier les modalités, en particulier pour les mineurs". Aux termes de ce texte, signé à l'occasion du 25e Sommet franco-britannique, des contrôles communs doivent avoir lieu dans les ports maritimes des deux pays, devenus des points de passage pour les migrants clandestins. 

La France, "le bras policier" du Royaume-Uni ?

Il s'agit à l'époque de tourner la page du centre d'accueil de Sangatte, fermé quelques mois auparavant à la demande de la Grande-Bretagne. Cette dernière, qui n'appartient pas à l'espace Schengen, veut interdire le passage de ses frontières aux non-ressortissants de l'Union européenne ne disposant pas d'un visa. Le texte introduit notamment des bureaux de contrôle d'immigration communs, dits "juxtaposés", dans les ports de la Manche et de la Mer du Nord - Calais, Boulogne-sur-mer et Dunkerque côté français, Douvres côté britannique. 

D'autres accords bilatéraux suivent, en 2009, 2010 et 2014, prévoyant que la Grande-Bretagne finance les contrôles et la sécurisation des sites de transit dans le Calaisis, région qui fait face au port de Douvres. En échange, il revient de plus en plus aux autorités françaises de contrôler l'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne, y compris aux abords du tunnel sous la Manche, faisant dire désormais à certains critiques que la frontière britannique s'est déplacée en France. 

Ces accords ont "conduit à faire de la France le 'bras policier' de la politique migratoire britannique", avait ainsi dénoncé en juillet 2015 la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH). Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France, a réclamé en juin 2016 la renégociation des accords du Touquet après la victoire du Brexit. D'autres responsables politiques français se sont prononcés pour une renégociation voire, comme Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle, pour une dénonciation de ces accords. 

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