Hollande à Sarre-Union : "Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République"

Accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, François Hollande s'est rendu ce mardi 17 février au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) où des centaines de tombes ont été profanées la semaine dernière.

Également accompagné du secrétaire d'État aux Anciens combattants Jean-Marc Todeschini, ainsi que de l'ambassadeur d'Israël en France Yossi Gal et de nombreux responsables de la communauté juive française et alsacienne, le chef de l'État a jugé que "Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République".

Encore deux mineurs en garde à vue

Lors de cette cérémonie à la dimension nationale et transpartisane, à laquelle les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Gérard Larcher (UMP) et Claude Bartolone (PS) assistaient, et qui a commencé par le kaddish (la prière des morts), François Hollande a dénoncé la "systématisation des destructions" au cimetière juif de Sarre-Union, estimant que les profanateurs des quelques 250 tombes "savaient ce qu'ils faisaient".

Cinq mineurs, sans antécédents judiciaires, ont été placés en garde à vue lundi dans cette affaire et étaient toujours entendus en milieu de matinée mardi par les gendarmes. Les gardes à vues de deux d'entre eux, interpellés lundi matin, ont été prolongées de 24 heures.

La justice dira ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance

François Hollande

Cette profanation relève d'une "bêtise extrémiste", a-t-il commenté. "Ce que ces jeunes ont fait là, même s'ils n'ont pas conscience de la gravité, ça veut dire quelque part que les préjugés antisémites viennent s'installer dans énormément de couches de notre pays", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas la première fois que ce lieu du judaïsme alsacien est ainsi dévasté, [après] 1998 et 2001, mais jamais avec cet acharnement, jamais avec cette intensité, jamais avec cette frénésie. La justice dira ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance. Mais le mal est d'ores et déjà fait", a déclaré le président de la République.

Des motivations encore floues

La profanation, qui remonte à la semaine dernière, avait été découverte dimanche. Lundi matin, un adolescent de 15 ans et demi s'était présenté à la gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu'il avait "participé aux faits", et avait mis en cause quatre camarades âgés de 15 à 17 ans.

Leurs motivations restent floues, mais ils sont "sans antécédents judiciaires" et la justice ne leur connaissait pas "de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement", avait indiqué lundi après-midi le procureur de Saverne Philippe Vannier.

Lors des premiers interrogatoires, ils se sont notamment défendus de toute intention antisémite et il semble qu'ils aient "considéré le cimetière comme abandonné", avait précisé le procureur, qui devait s'exprimer à nouveau mardi en fin d'après-midi sur cette affaire. Les faits qui leur sont reprochés leur font encourir jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

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