Séisme au Front national. Selon plusieurs sources concordantes au sein du Front national, Marion Maréchal-Le Pen va annoncer dans la journée de mercredi 10 mai son intention d'abandonner tous ses mandats politiques. La députée du Vaucluse ne sera donc pas candidate aux élections législatives. Elle va également, comme le rapportait Libération, quitter son siège au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans lequel elle est présidente du groupe FN. La jeune élue a annoncé la nouvelle mardi matin à Marine Le Pen.
Malgré des démentis de Marine Le Pen et de Gilbert Collard, lequel avait néanmoins reconnu une "hésitation" au micro de RTL, l'information bruissait depuis plusieurs semaines. Début avril, Le Canard Enchaîné avait déjà rapporté ces envies de prendre du recul.
Âgée de 27 ans, la benjamine de l'Assemblée nationale s'explique dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Elle avancera des raisons personnelles, notamment son envie de s'occuper de sa vie familiale, en particulier de sa fille. Officiellement, selon elle, "il ne faut pas faire de la politique toute sa vie" et elle comptait bien se lancer dans le secteur privé où plusieurs entreprises lui ont fait des offres, selon nos informations.
Mais sa lassitude quant aux relations compliquées au sein du Front national pourraient aussi être une explication. Ses désaccords avec Marine Le Pen, sèchement battue au second tour de l'élection présidentielle, ont été étalés à plusieurs reprises sur la place publique. Sa tante ne manquait d'ailleurs pas de la recadrer dans les médias. Marion Maréchal-Le Pen entretenait également des relations délicates avec Florian Philippot. Partisane d'une ligne politique particulièrement axée sur les sujets identitaires et sociétaux proches des fondamentaux du parti, elle ne cachait pas son opposition vis-à-vis de la direction actuelle du FN qui faisait une grande place à la sortie de la zone euro et de l'Union européenne.
À l'aube d'une "transformation profonde" du Front national, Marion Maréchal-Le Pen était pressentie pour prendre encore plus d'importance au sein du parti. "C'est une désertion", a d'ailleurs réagi Jean-Marie Le Pen, surpris par cette décision. "Si elle se retire de la ligne de combat maintenant, cela me désole", a déclaré le président d'honneur du FN dans un entretien au Figaro. Rien ne dit, cependant, qu'elle ne reviendra pas sur le devant de la scène politique dans quelques années. D'ailleurs, elle le dit elle-même : "Je ne renonce pas définitivement au combat politique".
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