Marine Le Pen était sur le plateau de France 2 jeudi 19 octobre au soir. La présidente du Front national participait à L'Émission politique. A-t-elle repris du poil de la bête depuis son débat manqué face à Emmanuel Macron et sa rupture avec son ancien numéro deux, Florian Philippot ? Pas vraiment. C'est une Marine le Pen encore en convalescence que l'on a vue.
Une Marine le Pen encore groggy par les tremblements de terre politiques qu'elle a subis en quelques mois. Elle a beau dire qu'elle a "le calme des vieilles troupes" et qu'elle ne se laisse pas déstabiliser par les ouragans, il n'empêche que tout dans son attitude montre qu'elle est encore sonnée.
Elle n'était pas très mordante jeudi soir. Elle était encore "floue" sur l'euro, disant tout à la fois que la sortie de l'euro restait "un point cardinal", mais pas une "priorité. Son débat avec le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, était assez courtois. On a senti que Marine Le Pen était au ralenti. D'ailleurs, elle le dit : "Je veux faire les choses progressivement". On a connu Marine le Pen plus décidée.
Même si elle reste toujours très en place sur ses fondamentaux (le terrorisme, l'islamisme, l'immigration), on voit qu'elle est à l'affût d'autres perspectives. Elle a évoqué plusieurs fois la ruralité, elle a évoqué aussi la question des alliances (alliances à droite) qui sera abordée au sein de son parti. Elle cherche à se repositionner. Mais son grand défi pour l'instant, c'est de rattraper tous ceux qu'elle a déçus.
Peut-elle revenir dans le jeu et tenter de reconquérir le pouvoir ? C'est la question que tout le monde se pose, y compris dans son propre camp, alors qu'elle a fait près de 11 millions de voix à la présidentielle. En privé, son ex-ami Florian Philippot, qui l'a observée de près pendant des années, dit qu'"elle ne pourra plus gagner". Il explique que depuis la présidentielle, l'objectif a changé. Ce n'est plus "la victoire". C'est, dit-il, "une histoire de gestion de rente électorale". On verra.
On verra si elle retrouve un jour la force de se propulser vers le pouvoir, si elle ne se contente pas rester dans le confort de la seule dimension tribunitienne, comme Jean-Luc Mélenchon le fait. Aura-t-elle la force de s'élargir, de regarder plus loin que le FN ? C'est ce que voulait faire Philippot, mais aussi Marion Maréchal-Le Pen : la fusion des droites. Mais tout cela est encore loin.
Ce que l'on constate pour le moment, c'est qu'elle n'a pas retrouvé sa parole. Elle n'est pas audible. Elle n'a jamais pu s'installer comme l'opposante n°1 à Emmanuel Macron, et elle est encore dans l'incapacité de le faire. Pour l'instant Marine le Pen doit combattre les doutes qu'elle a suscités. Elle doit réapparaître crédible aux yeux de son électorat. Jeudi soir, Marine le Pen a dit : "J'aimerais que les Français se disent, elle a pris un coup mais elle est solide". On n'en est pas encore là.
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