Le maire Front national de Beaucaire doit comparaître, ce jeudi 7 janvier, devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Une plainte pour discrimination a été déposée par six commerçants maghrébins du centre-ville. En cause, deux arrêts municipaux pris par le maire Julien Sanchez les 16 et 17 juin, au début du ramadan. Il interdit l'activité "des épiceries, primeurs et commerce de distribution de 23 heures à 8 heures".
"Cette interdiction est arrivée au moment où nous avons le plus de clients - pendant le ramadan et en été", a expliqué à l'AFP à Beaucaire sous couvert d'anonymat l'un des plaignants. "Cela vise essentiellement la rue Nationale et la rue Ledru-Rollin, où il y a beaucoup de commerces maghrébins qui ont depuis du mal à survivre. C'est clairement discriminatoire et ça arrive après la pause de bornes qui empêche nos clients d'accéder à la rue en voiture après 19H00", souligne-t-il. "La mairie semble vouloir délibérément étrangler ces commerces", dénonce pour sa part Laure Cordelet, du Rassemblement citoyen de Beaucaire.
Aujourd'hui, pour certains, demander à respecter le voisinage la nuit constituerait donc une discrimination islamophobe
Julien Sanchez, maire de Beaucaire
Selon elle, l'affaire de la rue Nationale est
"symbolique de la politique discriminatoire menée par la mairie Front national". Dans un
communiqué publié mercredi 6 janvier, Julien Sanchez se pose en revanche en défenseur de
"la tranquillité de ses administrés". Il affirme avoir
été "alerté par des riverains subissant de nombreuses nuisances sonores
(dues à la consommation d'alcool et/ou à l'absence de savoir-vivre et
d'éducation de certains) aux abords de différents commerces ouverts la
nuit." "Aujourd'hui, pour certains, demander à respecter le voisinage la
nuit constituerait donc une discrimination islamophobe", raille-t-il,
appelant ses partisans à venir le soutenir au tribunal.
Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est porté partie civile dans cette affaire. Le 26 août, le tribunal administratif de Nîmes avait débouté les commerçants de leur demande de remboursement de 3.000 euros de frais de justice. Le tribunal avait constaté le non-lieu à statuer, dans la mesure où les arrêtés incriminés ont depuis été abrogés et remplacés par des textes similaires le 19 août, ce qui n'a en revanche pas éteint l'action devant le tribunal correctionnel.
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