La publication, mercredi 20 mai, du décret sur la réforme du collège en a surpris plus d'un. Sur RTL, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a parlé de "détermination". Nicolas Sarkozy a dénoncé un "passage en force". C'est très assumé par le président de la République.
Même si l'on peut penser que Manuel Valls n'est pas pour rien dans cette accélération, François Hollande estime qu'il fallait prendre ce décret. "Hier ou après-demain", il fallait le publier sans attendre. C'est pour cela qu'il est parti comme un boulet de canon. Pour le chef de l'État, tout le monde était prévenu. Il n'y a pas eu de surprise, c'est ce qu'il croit.
À l'Elysée d'ailleurs, on réfute le terme de "brutalité", même si la grève venait à peine de se terminer (on exagère un peu) que le décret était déjà paru au Journal Officiel. Il fallait éviter que le débat s'enlise. Comme le dit le Président, "sur cette réforme tout le monde parlait sans savoir". Najat Vallaud-Belkacem se débattait dans des contradictions, des vrais-faux, des infos-intox. François Hollande a dit "stop", au risque de se fâcher avec une partie des profs.
François Hollande a précipité les choses parce que la mobilisation des enseignants a été décevante. Il y aurait eu 60% des professeurs dans la rue, autant dire que le décret dormirait encore un peu dans le placard. Avec un quart de grévistes, le gouvernement a considéré qu'il fallait y aller et qu'il ne fallait pas tergiverser.
C'est ce que Nicolas Sarkozy appelait le "marqueur courage". Lorsque l'on considère qu'une réforme est bonne, il faut la faire. C'est d'ailleurs le problème qui se pose à tous ceux qui gouvernent. "À force de discuter, à force de débattre, il n'y a plus de réforme", pense François Hollande.
C'est tellement vrai dans l'Éducation, et la droite ne peut pas dire le contraire : c'est un domaine dans lequel tout le monde veut une réforme, mais jamais celle qui est proposée. Les ministres qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ne font rien. Ceux qui tentent de réformer, que l'on n'aime ou pas la réforme, se retrouvent avec des manifestations. C'est un rituel dans notre pays.
À l'Elysée on ne manque pas de rappeler la liste de tous les ministres qui ont mis du monde dans la rue, de Savary à Ferry en passant par Jospin, Allègre et Darcos. C'est vrai qu'avec un peu plus de 27% de grévistes "à peine", François Hollande et Manuel Valls ont pensé avoir les coudées franches pour y aller vraiment.
François Hollande cherche à prouver qu'il peut faire. Il cherche à prouver qu'il peut agir. Il cherche à montrer qu'il n'y a pas que Manuel Valls qui est à l'offensive. Comme tout Président qui pense à sa réélection, il se dit : "Si je ne bouge pas, j'ai perdu". Ce qu'il a fait mardi 19 mai à Carcassonne. On a dit que c'était un discours de campagne. Lui dit qu'il est "en campagne d'explication". Nuance !
À Carcassonne, il est venu défendre son bilan. Il est venu dire qu'il avait envie de répondre à Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen. Tout le monde a vu que ça le démangeait. Il est venu montrer qu'il était en action, aux manettes. Toute sa défense a été de dire : "Arrêtez de me renvoyer constamment mon discours du Bourget !"
La démonstration qu'il voulait faire, c'est : "Oui, j'ai fait des choses. Non, je n'ai pas servi à rien". Une démonstration assez classique chez un Président. François Hollande travaille l'idée qu'il est utile. En attendant que les Français jugent, dans deux ans, s'il a été efficace. Pour le moment, tout cela n'est pas d'actualité.
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