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François Hollande et le modèle chiraquien

DÉCRYPTAGE - Lunettes carrées, Jacques Toubon, politique du temps long, football... François Hollande et Jacques Chirac ont définitivement beaucoup en commun.

François Hollande est au Tchad dans le cadre de son périple en Afrique.

Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP

Marion Dautry

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François Hollande et Jacques Chirac ont de nombreux points communs. Leur sympathie commune n'est d'ailleurs pas un mystère. Leurs trajectoires et leurs choix politiques semblent d'ailleurs se rapprocher de plus en plus.

De la Corrèze aux lunettes

François Hollande et Jacques Chirac partagent le même berceau politique : la Corrèze, dont ils ont tous les deux été plusieurs fois députés. Ils ont fait les mêmes études à l'Éna, et partageraient même leur style vestimentaire

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a ainsi trouvé les nouvelles lunettes de François hollande "un peu chiraquiennes". On notera également les cheveux sombres plaqués en arrière.

Jacques Chirac lors du comité central du RPR le 10 février 1979 (Achivers)

Crédit : GEORGES BENDRIHEM / AFP

François Hollande devant France-Nigéria, le 30 juin 2014

Crédit : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

"Communauté de style"

L'historien et ancienne plume de Jacques Chirac, Jean-Luc Barré, voit dans les deux hommes une "communauté de style". Dans le quotidien l'Opinion, celui qui a aidé l'ancien président à rédiger ses mémoires explique que les deux hommes ont "un même sens de la dissimulation et de la ruse".

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Pour Nicolas Beytout, patron de l'Opinion, le Président ressemble de plus en plus à son prédécesseur. Pas au "réformateur à la hussarde" des débuts, mais à celui qui a compris après les grèves de 1995 "qu'une bonne réforme ajournée, c'est autant 'd'emmerdements' évités", juge l'éditorialiste. 

Il reproche au président actuel d'enterrer ses réformes à coups de "commission ad hoc", là où Jacques Chirac évitait tout ce qui pouvait provoquer la colère des manifestants du secteur public.

Trop à gauche pour l'un, trop à droite pour l'autre

La désignation de Jacques Toubon au poste de Défenseur des droits, sur proposition de François Hollande, a rappelé la proximité qui existe dans les sphères qui entourent les deux présidents.

Les nominations aux postes d'ambassadeurs de Bernard Ménié à Alger, Catherine Colonna à Rome ou encore François Delattre à l'ONU, sont autant de signes : François Hollande recrute chez les chiraquiens. Pierre Mongin, directeur général reconduit de la RATP, est issu de la même promotion que Hollande mais a fait ses armes dans les cabinets d'Édouard Balladur.

Ces nominations ne sont pas bien vues de la gauche, qui reprochent déjà au président d'être "trop à droite", de même que Jacques Chirac faisait face en son temps aux critiques de son propre camp pour sa politique "trop sociale". La cote de popularité de ce dernier s'est d'ailleurs effondrée après son élection. Mais certes moins que celle de François Hollande, qui bat tous les records.

Des présidents de temps long

Jacques Chirac et François Hollande ont des discours politiques dits "du temps longs". Mais là où Jacques Chirac, taxé d'"immobilisme", avait un septennat pour organiser des réformes dans un pays qui n'était pas en crise, François Hollande n'a plus que cinq ans. On lui réclame des résultats rapide, il y oppose des calendriers. Le 14 juillet dernier, il annonce son programme pour les deux années à venir, promet des réformes et des changements pour 2016, 2017.

La politique du football

Plus anecdotique, les deux présidents partagent également une politique particulière à l'égard du footballqu'ils affectionnent. Ils ont compris la force fédératrice et divertissante du sport préféré des français.

L'intérêt politique est évident pour deux présidents à la cote de popularité faible. La victoire de la France lors de la Coupe du monde 1998 a été extrêmement bénéfique à Jacques Chirac, passé de 56% d'opinions négatives fin 1997, à 38% en août 1998. Le parcours de l'équipe de France en 2014, jusqu'aux quarts de finale, a également été suivi d'une (petite) éclaircie pour François Hollande.

Si les similitudes se confirment entre les deux présidents, François Hollande peut être rassuré : Jacques Chirac n'a jamais été aussi populaire qu'après avoir quitté l'ÉlyséeEn 2009, il était même la "personnalité politique préférée" de 74% des Français.

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