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4 min de lecture
            François Fillon a donné une conférence de presse lundi 6 février 2017
Crédit : Martin BUREAU / AFP
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C'est l'histoire d'une femme qui a fait de la transparence son métier. Ça ne 
s'invente pas, elle s'appelle Claire, Claire Wyart , elle a 39 ans, trois 
enfants, et elle est neuroscientifique. C'est le journal Le Monde qui est allé à 
sa rencontre et qui fait son portrait dans les pages sciences. Son bureau, c'est 
l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, installé dans les sous-sols de 
l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Un bureau baigné de la lumière bleutée qui 
éclaire un millier d'aquariums, où nagent 10.000 poissons-zèbres. Voilà 12 ans 
qu'elle travaille sur ce poisson, aux allures de flèche argentée qui a la 
particularité de régénérer sa propre moelle épinière et d'être transparent. "Nous 
pouvons donc commander l'activité de ses neurones par de la lumière, ça 
s'appelle optogénétique", et c'est ainsi que Claire a découvert que dans la 
moelle épinière des poissons-zèbres, il y avait des neurones hérissés de 
cils qui n'obéissaient pas au cerveau mais aux signaux chimiques du liquide de 
la moelle épinière. Ces mêmes neurones poilus ont été identifiés chez la souris 
et le macaque. Une piste pour guérir nos maladies à nous.
Claire et son équipe ont reçu hier le prix de la Fondation Schlumberger pour 
l'éducation et la recherche, 90.000 euros pour développer ces travaux. Un 
dernier détail pour être tout à fait transparent : le père de Claire n'est autre 
que Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique en 1991. Portrait lumineux à lire dans les pages sciences du Monde.
Question ce matin sur la transparence de la vie politique. Avec d'abord cet article du Parisien qui a voulu savoir pourquoi Emmanuel Macron avait cherché 
à tordre le cou à la rumeur sur sa double vie. "C'est une courbe qui a en fait 
tout déclenché", écrit le journal. La courbe de l'évolution des requêtes sur 
Google Trends, un instrument très utilisé par les états-majors des candidats à 
la présidentielle pour les renseigner sur les questionnements des 
internautes. La requête associant Emmanuel Macron au PDG de Radio France Mathieu 
Gallet était passée de 22 à 100 entre le 22 janvier et le 5 février. "On ne 
pouvait pas partir dans la campagne avec ce fil à la patte", dit un proche de 
Macron qui voit derrière la montée de cette rumeur une campagne contre-feu de 
l'entourage de Fillon.
François Fillon en une du Canard Enchaîné pour la troisième semaine 
consécutive, révélations cette fois sur les indemnités de licenciement de 
Penelope Fillon. Révélations aussi du Parisien sur son double emploi à plein 
temps. L'Obs en fait sa une cette semaine, François Fillon affublé d'une 
perruque très reconnaissable : "Tartuffe va-t-il couler la droite ?" Mais oui, 
Tartuffe, ce personnage de Molière qui dit posséder une qualité qu'il n'a pas. 
Et la presse de s'interroger sur le préalable de la transparence, comme le titre 
en une les Dernières Nouvelles d'Alsace : "Une transparence totale est désormais 
exigée des élus ou des candidats et c'est une révolution dans la vie politique 
en France". "Le strip-tease financier doit s'achever en nu intégral", ironise Jean Levallois dans la Presse de la Manche. Charlie Hebdo s'en amuse aussi : 
"Affaire Fillon, et maintenant la sextape", François et Penelope sagement 
allongés dans leur lit.
Alors il faut lire cet entretien avec Marcel Gauchet dans L'Express. Pour 
l'intellectuel, l'affaire Fillon risque d'accélérer le discrédit des médias qui 
sont passés, dit-il, "d'un rôle de contre-pouvoir à un rôle d'anti-pouvoir, 
c'est-à-dire l'empêchement systématique de l'exercice du pouvoir au motif de la 
capacité d'examiner ses coulisses et ses véritables motivations". "D'autant 
plus, ajoute-t-il, que le public se pose des questions sur les tenants et les 
aboutissants de cette affaire. Qui avait intérêt à dézinguer François Fillon ? 
En ne le disant pas, les médias, qui ont l'impression d'agir en chevalier blanc, 
vont passer pour les idiots utiles d'une manipulation politique dont ils sont 
incapables de dévoiler les ressorts". Dans son édito de La Croix, Guillaume 
Goubert lui repense à une phrase d'un très grand journaliste, Jean 
Lacouture, selon lequel "la transparence aboutirait à nous faire vivre nus dans 
un aquarium". Or, disait-il, "je pense que la civilisation commence à la 
première feuille de vigne". On n'est pas des poissons-zèbres.
D'autres opérations transparence dans la presse ce matin. 
Aulnay-sous-Bois, comment lutter contre l'opacité policière ? "Si le monde 
politique gesticule, écrit Libération, c'est que la version de Théo, 22 ans, 
blessé lors de son interpellation, a été filmée par un témoin". La justice a 
saisi les bandes vidéos, on imagine la même scène sans témoin sans image, parole 
contre parole. En attendant la généralisation des caméras GoPro sur les 
policiers, il n'y a qu'une chose à faire : filmer. On peut appeler ça la caméra 
citoyenne, la seule arme d'un jeune aujourd'hui en France pour prouver son 
agression, c'est triste mais c'est réel.
Triste mais réel aussi, Rio cinq mois après le passage des JO, "le vide 
olympique", titre L'Équipe qui a enquêté sur l'héritage des Jeux. Quel héritage, se demandent les habitants. Où sont passés les 10 milliards d'euros 
d'investissements, les grilles cadenassées du Parc olympique sont déjà 
rouillées, le site aurait dû être transformé en centre d'entraînement, personne 
n'a répondu à l'appel d'offres. Les enceintes se dégradent faute d'être 
utilisées, le Maracana englué dans un imbroglio administratif très opaque n'est 
plus entretenu, le gazon n'est plus qu'une vulgaire friche, l'enceinte 
mythique est devenue le repère des chats errants, une poubelle géante. "Pourtant 
spécialiste de la chirurgie esthétique, la cité carioca a complètement raté son 
lifting, Rio 2016 a échoué sur toute la ligne", écrit Éric Frosio. 
Et puis ultime opération transparence dans les pages styles de L'Express, qui 
nous apprend que les dessous prennent leur revanche. Pas les dessous de la 
classe politique non, les dessous chics, la lingerie tend de plus en plus à se 
montrer. Ce printemps on joue la transparence en enveloppant la sensualité d'un 
soutien-gorge dans une chemise d'homme largement déboutonnée. Et puis quoi 
encore, sortir avec une feuille de vigne ?
    
    
    
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