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Alba Ventura
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François Hollande a présenté lundi 18 janvier son plan d'urgence pour l'emploi. On va être sympa deux secondes, on ne va pas faire la fine bouche. On ne peut pas dire que le chômage c'est le cancer de la société et mépriser des annonces qui représentent quand même 2 milliards d'euros en formation, en apprentissage et en prime à l'embauche. On notera, par ailleurs, que le Président a ouvert la porte à un assouplissement du temps de travail. Ces mesures sont donc bienvenues, mais on reste dans le traitement social du chômage. On traite les statistiques plus que le mal profond du chômage de masse.
Entre un chômeur au chômage et un chômeur en formation, on sait quel choix faire. Mais est-on certain qu'un chômeur sorti de formation va vite trouver un emploi ? Est-on sûr que les CDD qui seront signés en contrepartie d'une prime de 2.000 euros aux PME seront renouvelés ? Peut-être. Pas sûr.
Ce plan d'urgence, ce n'est pas rien. Il permettra sans doute de faire reculer un peu le chômage. Mais ce n'est ni le "Grand Soir", ni un électrochoc, ni une révolution. Parce qu'on ne veut pas s'attaquer au droit du travail, aux seuils sociaux, à une baisse des charges plus importante pour les entreprises, bref aux sujets qui fâchent.
Qu'est-ce qui empêche donc François Hollande de faire sa révolution copernicienne sur l'emploi ? C'est une élection présidentielle dans un an et demi. Ces mesures viennent trop tard, parce que l'urgence c'était il y a quatre ans. Mais François Hollande, comme ses prédécesseurs d'ailleurs, a tablé sur le retour de la croissance. Ah cette satanée croissance, qu'il faut sans cesse aller chercher avec les dents, avec les mains ou avec les pieds, et qui prend tout son temps !
Souvenez-vous lorsque François Hollande nous disait en 2013 : "La reprise, elle est là". Trois ans qu'il la sent la reprise. Et quels ont été les dispositifs qui ont pesé sur le retour de la croissance depuis trois ans ? Si en 2016 les prévisions tournent autour de 1,5%, c'est en grande partie grâce à la baisse des taux d'intérêt, à un pétrole peu cher et à la dépréciation de l'euro, et pas vraiment aux choix économiques du gouvernement. Pourquoi François Hollande ne peut-il pas aller plus loin ? Parce que pour cela il faudrait faire de l'économie, pas de la politique !
En faisant de la politique, vous essayez de contenter un peu tout le monde, mais sans prendre de risque. Vous faites une grosse tambouille, mais sans émulsion, vous n'épatez personne. Vous faites sortir un demi million de chômeurs de la catégorie A, la plus regardée, celle qui mesure le chômage officiel, et vous laissez cuire à petit feu une petite année. Et là vous regardez la courbe s'inverser, oh tout doucement, très légèrement, mais suffisamment pour vous resservir en 2017.
Michel Sapin n'est pas à la fête. Non seulement Emmanuel Macron prend de plus en plus de place à Bercy, mais son souhait d'entrer au Conseil constitutionnel pourrait être contrarié. Laurent Fabius devrait y prendre la présidence ; difficile d'y nommer deux membres du gouvernement. Pour couronner le tout, le ministre des Finances s'est cassé le bras gauche, en glissant dans sa salle de bains. Pas de bol. Surtout que l'été dernier, il s'était cassé le bras droit en glissant dans une station-service. Décidément les sols glissants ce n'est pas pour lui.
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