Éducation : Najat Vallaud-Belkacem lance les "parcours d'excellence" pour promouvoir l'égalité des chances à l'école

Le ministère de l'Éducation nationale renforce son dispositif pour l'égalité des chances à l'école. À partir de la rentrée 2016, les adolescents scolarisés en 3e dans des établissements en zone prioritaire bénéficieront de "parcours d'excellence" s'ils le souhaitent. Cela vise à faciliter l'accès aux études supérieures de ces élèves issus de milieux modestes. Ils se verront proposer des travaux en petit groupe avec un tuteur, des visites culturelles, des rencontres avec des étudiants, des visites d'entreprise et des rencontres avec des personnalités. Ces volontaires seront individuellement suivis sur la durée par un tuteur lors de leurs années de lycée.

En marge de la présentation de ce dispositif qui concerne près de 8.000 jeunes, Najat Vallaud-Belkacem s'est confiée au Monde pour défendre son projet : "Les familles culturellement et socialement favorisées sont à l'aise avec les filières de l'après-bac quand beaucoup d'autres, dans les milieux ouvriers mais aussi les classes moyennes, sont dans la confusion". Suivant ce constat, elle considère ainsi que "l'accès à l'élite ne doit plus être la chasse gardée des milieux privilégiés".

Un refus de "l'élitisme dynastique"

La ministre en profite d'ailleurs pour donner sa vision de l'excellence : "Elle est, pour moi, la possibilité donnée à chacun de se réaliser au mieux de son potentiel, en accédant pourquoi pas à une classe prépa mais tout autant à une filière professionnelle". C'est d'ailleurs à ce titre que les "parcours d'excellence" sont prévus pour se développer également dans les lycées professionnels.

Particulièrement critiquée sur la réforme des collèges, Najat Vallaud-Belkacem est souvent accusée de procéder à un nivellement par le bas. "Ceux qui nous reprochent de faire preuve d'égalitarisme croient qu'ouvrir l'accès à l'excellence à plus d'élèves, c'est l'avilir, la pervertir", s'étonne-t-elle. Mais la ministre l'assure : son objectif vise à "refuser l'élitisme dynastique, mâtiné de trop rares réussites d'enfants du peuple qui nous donnent bonne conscience mais ne changent rien aux dysfonctionnements de l'école". Pour l'heure, seul un étudiant sur dix a des parents d'ouvriers.