Des juges d'instruction vont enquêter sur des soupçons de favoritisme dans l'organisation d'un déplacement d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, en janvier 2016 à Las Vegas, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Paris. Le parquet de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire contre X pour "favoritisme et recel de favoritisme", a-t-il précisé. La justice soupçonne des dysfonctionnements dans le montage de cette opération, confiée à Havas sans appel d'offres par Business France (BF), organisme notamment dépendant de Bercy.
La directrice générale de BF en 2016, l'actuelle ministre du Travail Muriel Pénicaud, est notamment soupçonnée d'avoir pu être alertée en amont des difficultés comptables liées à l'organisation de l'événement, et d'avoir tarder à en informer son conseil d'administration.
Une enquête préliminaire avait été ouverte dès le 13 mars par le parquet de Paris sur cette soirée "French Tech Night ". Les enquêteurs de l'office anti-corruption de la police judiciaire ont notamment saisi le 20 juin, lors d'une perquisition chez Havas et Business France, un courriel du 11 décembre 2015 de Fabienne Bothy-Chesneau, à l'époque directrice de la communication de l'organisme, qui peut suggérer que sa patronne a été "briefée" des difficultés rencontrées.
Dans un communiqué diffusé quelques heures après l'ouverture de l'information judiciaire, Muriel Pénicaud s'est défendue. "Je maintiens avec la plus grande fermeté que je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai pas l'intention de me laisser détourner de la mission qui est la mienne", a-t-elle fait savoir. Il est par ailleurs indiqué qu'elle "prend acte" du lancement des investigations : "J'ai confiance dans le travail de la justice. J'attends sereinement les conclusions qui seront tirées à l'issue de la procédure".
Au micro de RTL le 28 Juin, Muriel Pénicaud avait réagi à ces révélations en admettant "une erreur de procédure". Cependant, elle avait relativisé l'ampleur de ce couac et assurait avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour rectifier le tir. "Ça peut arriver sur 500 conventions par an. J'ai immédiatement déclenché un audit interne et externe. Il y a eu ensuite une inspection générale qui a confirmé que, effectivement, il y avait eu erreur et d'autre part que j'avais pris les bonnes mesures. Voilà, il n'y a rien d'autre à dire. C'est moi qui ai alerté le conseil d'administration et déclenché l'audit".
L'ouverture de cette information judiciaire rend désormais envisageable l'option d'une mise en examen de Muriel Pénicaud sous condition que les juges d'instruction réunissent des "indices graves ou concordants" à son encontre.
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