Tout est politique. Emmanuel Macron a multiplié les sorties médiatiques pour encourager les Bleus, à quelques jours du début de la Coupe du Monde en Russie. Des déclarations sur l'esprit d'équipe, de compétition et de réussite... qui ont un écho très politique.
Amateur de football, le président de la République confie dans l'émission Téléfoot avoir "toujours aimé ça". "Sur le terrain, j'étais du genre à ne rien lâcher. J'étais teigneux mais peu technique". En 1998, Emmanuel Macron avait 20 ans. "J'ai vibré à chaque match de l'équipe de France (...) Le soir de la finale, j'étais à Paris. Nous nous étions installés dans un café. Je me souviens d'une tension incroyable. On jouait plus que du football, on jouait pour quelque chose qui allait tous nous marquer, comme le pays, la fierté et la joie d'être Français", raconte-t-il à l'AFP.
"Être Français". C'est la ligne directrice du discours du chef de l'État qui a voulu motiver les joueurs de l'équipe de France. En visite à Clairefontaine le 5 juin dernier, le président a revêtu ses habits de "supporter-sélectionneur". "C'est votre génération qui doit relever la sienne et mettre la deuxième étoile, je compte sur vous", a-t-il insisté avant d'ajouter qu'une "compétition est réussie quand elle est gagnée". Tout comme une élection pourrait dire certains...
Exit donc la phrase "l'important, c'est de participer". "On n'y va pas pour participer, on y va pour gagner", a martelé le chef de l'État en réaffirmant que si la France passe les quarts, il se rendra "au match pour les soutenir".
Ils doivent prendre sur eux et ne jamais remettre en cause le choix du coach, parce que c'est forcément le bon choix
Emmanuel Macron, à Clairefontaine
Le président de la République va encore plus loin en ajoutant : "Il y a des jours où certains ne seront peut-être pas sélectionnés. Ils doivent prendre sur eux et ne jamais remettre en cause le choix du coach, parce que c'est forcément le bon choix". Le parallèle politique est omniprésent : Emmanuel Macron, coach de la France, appliquant des mesures contestées (SNCF, réforme du Code du travail, hausse de la CSG pour certains retraités...) mais pour redresser la pays.
Le chef de l'État a fait de sa visite à Clairefontaine un nouveau moyen de pédagogie afin d'expliquer sa politique. Aux joueurs, il dit : "Vous êtes d'immenses stars, mais la clé du succès, c'est d'être unis. L'équipe de France a été grande lorsqu'elle était unie. À la fin, ce sera le travail de tous. La deuxième chose, c'est l'effort. Il va falloir faire les derniers efforts. C'est ce dont le pays a besoin. J'ai confiance en vous. Vous êtes une équipe jeune. Elle a envie. Le pays a confiance en vous et nous comptons sur vous pour donner confiance au pays". Serait-ce la théorie du premier de cordée revisitée version football ?
Selon Alba Ventura, éditorialiste politique chez RTL, "Le foot c'est de la politique. Cela n'enlève pas au président son adoration et son engouement pour ce sport. Il est un grand fan de l'OM, il assume totalement soutenir cette équipe. Il a fait du foot quand il était plus jeune. Il lit L'Équipe tous les matins. Il ne rate pas un match. Et quand il est à l'étranger, il s'arrange pour se faire envoyer les résultats".
Le Mondial, "c'est une grande compétition. Cela veut dire que pendant un mois, une bonne partie des habitants de ce pays vont vibrer devant leurs télés. Même les sportifs du dimanche, et même ceux qui ne regardent pas le foot habituellement, vont se laisser tenter par les matchs des Bleus. Parce que c'est festif. Parce qu'à chaque match gagné, c'est du baume sur les plaies", ajoute-t-elle.
J'ai senti une équipe qui avait envie de réussir et de nous ramener cette Coupe
Emmanuel Macron
Tous les présidents espèrent en bénéficier. "Jacques Chirac avait obtenu son record absolu de popularité (entre 63% et 68%) entre le Mondial 98 et l'Euro 2000, deux victoires des Bleus ! On peut aussi considérer sagement comme le disait Alain Juppé : 'Un peu d'optimisme et de joies partagés, ça compte aussi pour le moral'", conclut Alba Ventura.
En attendant la finale, Emmanuel Macron a déjà imaginé le discours qu'il tiendrait aux joueurs dans les vestiaires, le 15 juillet : D'abord, je laisserai Didier Deschamps leur parler et je penserai très fort aux trois mots (...) 'Unité, effort et confiance'. J'ai confiance en eux. J'ai senti une équipe qui avait envie de réussir et de nous ramener cette Coupe".
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