Christiane Taubira démissionne : "Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur"

Cette démission en a surpris plus d'un. Alors que Christiane Taubira était souvent considérée comme indispensable à ce gouvernement, la ministre de la Justice a préféré quitter le navire. En profond désaccord sur la question de la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a présenté sa démission mercredi 27 janvier laissant la place à Jean-Jacques Urvoas.

"C'était un immense bonheur d'être la garde des Sceaux, en particulier sous l'autorité de François Hollande et sous l'autorité de Jean-Marc Ayrault pendant deux ans puis de Manuel Valls pendant presque deux ans", a-t-elle commenté lors d'une allocution au ministère de la Justice. "Ce fut un fréquent bonheur, je le dois aux membres de mon cabinet, à l'esprit d'équipe, à la pugnacité et à beaucoup d'humour", a-t-elle ajouté.

Le péril terroriste est grave et imprévisible. Nous sommes déterminés à l'abattre

Christiane Taubira

Si la droite a souvent demandé la démission de celle qui représentait l'aile gauche du gouvernement, François Hollande et Manuel Valls l'ont toujours soutenue. Et ce, même lorsqu'elle s'opposait ouvertement à la déchéance de nationalité, priorité du gouvernement depuis les attentats de novembre. "Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur", a-t-elle lancé préférant ainsi "être fidèle à soi-même, à ses engagements, à son combat et à son rapport aux autres".

Celle qui a occupé le ministère de la place Vendôme pendant presque quatre ans a évoqué "un péril terroriste grave et imprévisible". "Nous sommes déterminés à l'abattre. Nous ne devons lui concéder aucune victoire, ni politique, ni militaire, ni diplomatique, ni symbolique. Notre pacte républicain est assez solide pour résister aux tragédies. Il est bien plus fort", a-t-elle commenté. Et ce avant de faire référence à Aimé Césaire : "Nous ne livrerons pas le monde aux assassins d'aube".