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Benoît Hamon (illustration)
Crédit : XAVIER LEOTY / AFP
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Benoît Hamon est-il entré dans l'opposition ? S'il s'en défend, l'ancien ministre n'hésite plus à prendre position contre le gouvernement auquel il appartenait il y a encore quelques mois. Des critiques qui ont atteint leur paroxysme, ce mercredi 22 octobre sur RFI.
La politique du gouvernement (...) réduit les capacités d'intervention de la puissance publique
Benoît Hamon, frondeur
"La politique du gouvernement menace la République (...) parce qu'elle réduit les capacités d'intervention de la puissance publique (...) Et la menace (...), c'est l'arrivée au second tour de la présidentielle de Marine Le Pen, mais en plus la menace que, demain, elle dirige le pays", a-t-il lancé.
Des propos qu'il a tenté de tempérer, plus tard dans la journée dans les colonnes du Monde : "Je ne dis pas que c'est le gouvernement qui menace la République mais la politique de réduction des déficits". Mais, aussi violentes soient-elles, les attaques de Benoît Hamon correspondent à la ligne politique qu'il a toujours défendue.
Car le député socialiste n'a pas attendu le mois d'août dernier pour défendre des idées plus à gauche que celles prônées par le gouvernement. Fondateur de la Nouvelle gauche, puis du Nouveau Parti socialiste, Benoît Hamon fera également partie des défenseurs du "non" lors du référendum européen de 2005, contrairement à François Hollande, à l'avant-garde de la campagne du "oui".
Il entre pourtant au gouvernement dès 2012, prenant en charge le ministère délégué à l'Économie sociale et solidaire. Une position qui l'obligera à soutenir la motion "Mobiliser les Français pour réussir le changement" lors du congrès du Parti socialiste qui verra Harlem Désir en devenir le nouveau premier secrétaire, il y a deux ans.
Dans le même temps, nombre de ceux qui avaient soutenu sa motion "Un monde d'avance" en 2008 (18% des voix au congrès de Reims) ne suivent pas le mouvement et proposent "Maintenant la gauche", menée par Emmanuel Maurel (13,28% des voix face à Harlem Désir). Un renoncement consenti sous la pression de Jean-Marc Ayrault, l'ensemble de l'exécutif et Martine Aubry soutenant la motion de Harlem Désir.
Benoît Hamon ne pipe mot et passera deux ans à soutenir la politique du gouvernement, quitte à s'en prendre aux socialistes qui font entendre une voix dissidente. "Ceux qui ne voteront pas le plan d'économie (de 50 milliards d'euros, ndlr) prendront leurs responsabilités, déclare-t-il en avril dernier sur RTL. Le main a été tendue par le gouvernement pour l'améliorer".
C'est au cours de ce mois d'avril que Benoît Hamon prend du galon et accédera à l'Éducation nationale. Installé dans les sommets de la hiérarchie de l'exécutif, le ministre finit pourtant par craquer en critiquant, aux côtés d'Arnaud Montebourg, la ligne économique qu'il défendait quelques temps plus tôt.
Ceux qui ne voteront pas le plan d'économie prendront leurs responsabilités
Benoît Hamon, ministre
"Quelle audace y avait-il à demander une politique qui soutienne le pouvoir d'achat des Français, à dire qu'il fallait augmenter le SMIC, demander le dégel du point d'indice (...), demander qu'il y ait plus d'étudiants boursiers, à demander une extension du RSA aux moins de 25 ans ?", s'interrogera-t-il par la suite.
Cambadélis juge "déplorable" l'abstention de Filippetti et Hamon lors du vote du budget
00:07:32
Un ensemble de propos qui amène Stéphane Le Foll à considérer que Benoît Hamon devrait quitter le Parti socialiste par souci de "cohérence". Même son de cloche chez Jean-Christophe Cambadélis, qui dénonce une attitude "déplorable et pas loyale, qui n'est bonne ni pour le PS ni pour ceux que l'on appelle les frondeurs".
Des frondeurs qui, à l'image de Benoît Hamon, reposent la question de l'unité du Parti socialiste, divisé entre ses différents courants de pensée. Entre social-démocratie et tenants du socialisme traditionnel, l'équation paraît quasi-insoluble et a déjà provoqué une scission qui n'est pas sans rappeler les candidatures de la gauche plurielle lors de la présidentielle de 2002. Avec le résultat que l'on connaît.
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