Le Premier ministre a décidé de hausser le ton contre les "frondeurs" de la majorité. Cela vaut pour les socialistes, mais aussi pour les Verts qui ont nettement pris leurs distances ces dernières semaines.
"Hasser le ton", cela veut dire pour commencer qu'on ne supportera pas qu'un socialiste ne vote pas le Budget. Avis à ceux ceux qui s'abstiendront ! Quand on s'abstient, on n'est pas pour, on est contre. C'est la nouvelle jurisprudence. Vous vous abstenez, vous votez contre, vous êtes donc dans l'opposition. Le Budget, c'est ce qui fonde le périmètre de la majorité. C'est carton rouge si vous ne le votez pas.
"Hausser le ton", ça veut dire qu'on muscle le jeu. Il ne s'agit pas de menace pour l'instant. On n'entend pas parler de sanction. Mais il y a une forme d'intimidation, sur le mode : "Vous voulez être responsable du chaos ?", "Vous voulez faire chuter la majorité ?".
"Hausser le ton", ça veut dire que Manuel Valls n'a pas envie de composer avec cette frange de socialistes, pour que l'on dise qu'il tente d'équilibrer son image droitière.
"Hausser le ton", ça veut dire qu'il n'entend pas, tout simplement, se laisser dicter sa route par une minorité, par ces quarante députés qui font plus de bruit que les 250 autres. Halte à la surenchère des révoltés du Bounty !
Côté Verts, on a bien compris que Cécile Duflot, qui a passé deux ans au chaud au gouvernement, avait définitivement coupé les ponts avec François Hollande et Manuel Valls. Elle se sentait désormais l'âme d'une frondeuse, elle aussi. Et pourquoi pas, même, ne pas mener fronde avec les socialistes et les communistes en rupture de ban ?
Tous les Verts ne sont pas sur cette ligne. À l'Assemblée, ils sont très divisés, entre les partisans de Duflot et ceux qui estiment faire toujours partie de la majorité. Il se murmure que l'ex-ministre ambitionne, en septembre, d'être l'invitée "vedette" de la fête de l'Huma. D'ici là, elle se verrait bien incarner l'alternative à gauche.
La gauche est profondément divisée. On oublie les communistes. Leur patron, Pierre Laurent, veut créer le front du peuple contre la politique d'austérité de Manuel Valls. Jean-Luc Mélenchon n'est plus tout seul dans son coin. C'est tout le bloc Front de gauche de l'Assemblée qui rejette avec violence la politique du gouvernement.
Cela en fait des blocs d'opposition, des députés de gauche qui se radicalisent, des jusqu'au-boutistes qui semblent n'avoir en tête que l'affaiblissement du camp de la gauche. Cela n'est pas bon signe, surtout quand on a une majorité étriquée. Les jours qui viennent vont être cruciaux. Soit le bras de fer se durcit, soit Manuel Valls parvient à emmener une majorité et à faire adhérer un maximum de députés à sa cause.
Dans l'entourage du Premier ministre, on veut croire qu'au final la plupart des députés de gauche prendront leurs responsabilités. On y croit, mais on laisse quand même traîner dans les couloirs du Palais-Bourbon l'ombre de l'arme atomique : le fameux article 49.3, qui permet d'adopter un texte sans vote. Avec le 49.3 le Premier ministre dit : "Soit vous votez le budget, soit vous me renversez. C'est mon texte ou moi !"
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