Manuel Valls a de nouveau obtenu mardi 16 septembre la confiance de l'Assemblée, mais avec une majorité de 269 voix, nettement inférieure aux 306 recueillies lors du précédent vote en avril, en particulier en raison de 31 abstentions socialistes.
Si l'objectif était de ramener les "frondeurs" dans le giron, c'est raté. La grenade est toujours dégoupillée et le fusil braqué sur le Premier ministre. Si le but était de montrer qu'il a toujours une majorité, disons que c'est fait.
Manuel Valls n'a pas été très convaincant à la tribune du Palais-Bourbon. Il était plutôt contraint. Il a été surtout moins bon que lors de son discours à La Rochelle. Là-bas, il avait fait du "Valls", il était vraiment Manuel Valls avec ce qu'il est et ce qu'il pense.
Mardi, on avait un Manuel Valls qui prenait des précautions, qui tentait de soigner sa gauche, et à moindre frais en plus. Quand on en est à donner 8 euros de plus par mois pour le minimum vieillesse, ou 40 euros de prime pour les petites retraites, ce n'est pas ce qu'on appelle une ambition politique.
Il soigne sa gauche sur les chômeurs, qu'il ne faut pas stigmatiser. Ça, c'est pour son ministre du Travail qui voulait renforcer le contrôle des chômeurs, ce qui avait indigné la gauche et les syndicats.
Il soigne sa gauche aussi sur le travail le dimanche. On comprend qu'on n'ira pas vers une ouverture généralisée.
Il soigne sa gauche sur les seuil sociaux. Là, il faudra trouver un chemin avec l'entreprise. Il soigne sa gauche en interpellant Angela Merkel pour qu'elle soutienne la croissance.
Il a soigné sa gauche aussi à coup de belles envolées sur "l'égalité républicaine", sur cette "République, patrimoine de ceux qui n'ont rien".
Les attaques contre le patronat entrent dans le même registre. Attention : il ne faut pas confondre l'entreprise et le patronat. Manuel Valls aime toujours autant l'entreprise. Il l'a redit mardi. Celui à qui il a cloué le bec, c'est le patron des patrons.
Pierre Gattaz a tendu une sacrée perche au Premier ministre en dévoilant dans la presse les propositions du Medef sur la réduction du Smic, la suppression de jours féries, la remise en cause du modèle social ou des 35 heures. Les mauvaises langues disent d'ailleurs que c'est Matignon qui aurait fait fuiter le plan du patronat.
Quoi qu'il en soit, cela a permis à Manuel Valls d'ajuster quelques crochets du gauche bien sentis, et bien utiles en ce moment. À partir du moment où il a choisi de redemander la confiance à sa majorité, il était obligé de lui en donner pour son argent. Il y a des fondamentaux en politique.
Maintenant, tout recommence. Il va falloir rejouer la même scène à chaque fois, sur chaque texte, travailler au corps député après député, vote après vote, aux forceps. Manuel Valls ne s'attend pas un chemin de roses. Mais cet obstacle-là, il l'a surmonté. Compte tenu de l'écho donné aux "frondeurs" depuis des mois, cela lui permet au moins de compter ses appuis.
En fait, Manuel Valls avait à régler un moment politique, le fameux "moment de vérité" (il l'a dit trois fois). Il l'a réglé sur le papier. Pour le reste, il l'a bien dit avec une certaine lucidité : "Ma mission, c'est d'avancer contre vents et marées". Bon courage, monsieur le Premier ministre.
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