Cinq mois après avoir obtenu la confiance de l'Assemblée nationale, Manuel Valls répète l'exercice ce mardi 16 septembre après-midi pour reprendre la main après une rentrée catastrophique. Le Premier ministre, pour qui ce vote est important, a lancé plusieurs avertissements aux "frondeurs" pour les ramener dans le rang.
Depuis sa nomination, Manuel Valls prend des coups, sa ligne est critiquée, sa majorité s'effrite, sa popularité chute. Il y a forcément de la gravité chez lui (on la trouve d'ailleurs chez tous les locataires de Matignon). C'est même une gravité qu'il surjoue un peu, quand il appelle les socialistes à être "responsables" ou quand il multiplie les messages sur le "FN aux portes du pouvoir".
Lundi, le quotidien Le Monde lui attribuait ces propos : "Si d'ici trois à six mois, la situation ne s'est pas inversée, ce sera foutu". Le Premier ministre a démenti avoir prononcé cette phrase. Peu importe : tout cela dit bien le climat lourd, le moment exceptionnel et grave, dans lequel se prépare ce vote de confiance.
Les enjeux sont grands, mais il n'a jamais été question de faire tomber le Premier ministre ou de renverser le gouvernement. Même Arnaud Montebourg a demandé à ses amis députés (ils ne sont que trois) de voter la confiance.
D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon ne s'y est pas trompé le week-end dernier, quand les rebelles posaient en photo à la Fête de l'Humanité. L'ancien co-président du Parti de gauche leur a dit : "Il faut assumer sa responsabilité devant le peuple français. Si on pense que Manuel Valls ne mérite pas la confiance, il faut voter contre".
Jean-Luc Mélenchon a raison : il faut aller au bout de la logique. Car c'est étrange, quand même, tous ces "frondeurs" qui meurent d'envie de voter contre, mais qu'un bras invisible retient de le faire. Cela dit, ça ne veut pas dire que la confiance sera un chèque en blanc pour la suite.
La difficulté pour Manuel Valls, à partir d'aujourd'hui, c'est d'étendre sa capacité de dialogue et sa capacité à agir. Il a bien compris que son "autorité naturelle" seule ne suffit plus.
Le Premier ministre a promis qu'il n'augmenterait plus les impôts (l'idée d'augmenter la TVA est enterrée). La croissance joue les abonnées absente. La seule marge de manœuvre dont dispose Manuel Valls est diplomatique : elle est au niveau de l'Europe.
La seule chose qu'il puisse faire, en fait, c'est dire à Angela Merkel : "Laissez-nous un peu tranquille avec les déficits, laissez-nous respirer". C'est ce qu'il dira en substance dans son discours de politique générale...
Finalement, les marges de manœuvre que Manuel Valls n'a plus en France, il va aller les chercher à Berlin et à Bruxelles. Ce qu'on ne peut pas gagner à l'intérieur, on va le gagner à l'extérieur. Cela tombe bien : c'était une des revendications des "frondeurs".
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