Alain Juppé ne cache plus ses ambitions. Mercredi 25 juin, l'ancien Premier ministre a ouvertement envisagé sa candidature à la primaire à droite de 2017. "Je me prononcerai sur cette question le moment venu", a-t-il lancé, précisant : "Quand je me lance, c'est pour gagner".
Le maire de Bordeaux, également membre du triumvirat chargé de diriger provisoirement l'UMP, a toujours fleurté avec cette idée. C'est dans son ADN. Quand il sent l'odeur du combat politique, ça lui chatouille les narines.
C'est amusant de voir l'évolution de ses propos depuis six mois. En décembre, il était sorti de ses gonds quand on lui parlait de la présidentielle. "Qu'on nous foute la paix avec 2017, ce qui compte c'est 2014", lâchait-il. Ce qui comptait à l'époque, c'était Bordeaux. En avril, largement réélu maire, il déclarait sur RTL : "Je n'ai pas dit que n'y pensais pas". Désormais, c'est "sonnez trompette, roulez tambours". Alain Juppé se verrait bien candidat à la primaire, mais pas pour faire de la figuration.
Il ne faut surtout pas lui parler de son âge. "Mieux vaut un sexa (sexagénaire, Ndlr) en forme qu'un quinqua amorti". Sauf qu'il aura 69 ans le 15 août prochain.
Alain Juppé sort du bois maintenant car tout le monde accélère. Il ne veut pas se laisser enfermer. Entre l'offensive de charme auprès des militants d'un Nicolas Sarkozy - qui pourrait bien se lancer à l'assaut de l'UMP en novembre - et l'offensive de fond d'un François Fillon très churchilien - qui se multiplie dans les médias -, il ne peut pas rester en retrait.
Ce qui se joue aujourd'hui, c'est la primaire de 2016. Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon se haussent du col. On le voit bien : les "quadra" (Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, François Baroin ou Nathalie Kosciusko-Morizet) ne font pas encore le poids. Même s'ils incarnent le renouvellement, ils ont du mal à percer. Pour l'instant, ils sont dépourvus du "statut présidentiel", un des critères fondamentaux, surtout à droite.
Alain Juppé a pas mal d'atouts. Il bénéficie d'abord de la popularité, et pas seulement chez les sympathisants de droite. Il n'est pas embourbé dans les affaires, il ne s'est pas abîmé dans la lutte fratricide Copé/Fillon, il n’apparaît pas comme un politicien. On le sait partisan d'une ligne modérée et d'un rapprochement avec le Centre (utile dans un second tour de présidentielle).
Ces nombreux atouts font pourtant douter dans son camp. Certains ne le croient pas capable d'aller jusqu'au bout. "Il se débinera à la fin", entend-on. Car c'est une chose d'avoir envie, et tout autre chose de se lancer dans le grand bain. C'est tellement plus confortable pour l'instant d’apparaître comme un sage. Attention, nous n'avons pas dit "vieux sage" !
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte