Alain Duhamel : "Manuel Valls, seul contre tous"

En évoquant une possible fusion des listes droite-gauche au second tour des régionales face à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, Manuel Valls a mis dans l'embarras, voire mécontenté, son camp et a ravi le FN.

Derrière les propos du Premier ministre transparaît l'inquiétude que même un retrait du PS et de sa tête de liste Pierre de Saintignon ou de Xavier Bertrand ne suffise à empêcher la victoire de Marine Le Pen dans cette région. "Seul contre tous", Manuel Valls mène désormais une "course en solitaire" analyse Alain Duhamel. "Xavier Bertrand y voit un piège, les dirigeants des Républicains y voient une folie". À gauche, les socialistes directement concernés voient le discours contre un "croc-enjambe dans leurs propres campagnes".

Manuel Valls a été obligé de reculer à plusieurs reprises récemment, et il n'a pas du tout aimé ça

Alain Duhamel

Malgré ces grincements, le Premier ministre veut enfoncer le clou "à ses risques et périls". Explications : "ses convictions, son caractère".  "Il a été obligé de reculer  à plusieurs reprises récemment, et il n'a pas aimé ça", "au moins à quatre reprises sur le terrain fiscal", rappelle l'éditorialiste. "Après avoir pris des coups" par les critiques de Ségolène Royal ou la "mode Macron", "tout cela lui donne envie de réagir".

Son raisonnement vise d'abord à provoquer une mobilisation, puis, à moyen terme, à incarner "l'homme qui dit non au Front national". À long terme, Valls pourrait alors être le "précurseur" dans la nécessité d'alliances gauche-droite à l'Assemblée nationale pour constituer une majorité face au FN.