Manuel Valls est dans la tourmente. Après sa proposition de fusion des listes droite-gauche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le Premier ministre est sévèrement décrié. La tête de liste socialiste dans cette région, Pierre de Saintignon, à l'heure actuelle dominée par Marine Le Pen dans les sondages, a même demandé à Manuel Valls de "cesser ses petites phrases". "De grâce, laissons-nous travailler, laissons-nous agir auprès de nos concitoyens, et puis cessons ces petites phrases qui jettent le trouble et qui nuisent à notre campagne. Donc, assez, stop !", a-t-il déclaré.
À gauche, on passe de l'étonnement, à l'exaspération. Martine Aubry a dit à ses proches tout le mal qu'elle pensait de cette proposition alors que le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, s'est permis de recadrer Manuel Valls à sa façon et évoque d'une certaine cohérence sur RFI . "Je n'ai pas l'habitude de mettre mon caleçon après mon pantalon. Il faut faire les choses dans l'ordre", a-t-il déclaré. Seul Jean-Marie Le Guen, un proche du Premier ministre, a tenté d'éteindre l'incendie. "La tripolarisation n'est pas encore rentrée dans nos esprit. Nous voulions l'unité de l'ensemble des forces de gauche et des écologistes, précisément pour éviter le piège dans lequel on veut nous enfermer", a-t-il lancé.
Si on est dans une logique où on alimente le Front national qui parle sans cesse d'un système UMPS, c'est se tirer une balle dans le pied
Cécile Duflot
Mais les socialistes ne sont pas les seuls à monter au créneau contre le chef du gouvernement. L'écologiste Cécile Duflot, anciennement membre du gouvernement, a sévèrement réprimé la proposition de Manuel Valls. Invitée de RTL, elle a évoqué une décision "vertigineuse". "Si on est dans une logique où on alimente le Front national qui parle sans cesse d'un système UMPS, c'est se tirer une balle dans le pied"
Même constat à droite alors que François Fillon a dénoncé un "non-sens" et Xavier Bertrand, candidat face à Marine Le Pen et Pierre de Saintignon, a regretté une décision "qui nous coûte des voix". "Le cirque entre socialistes, parce qu'ils savent qu'ils vont arriver troisièmes, ce n'est pas mon problème. Je suis le seul qui peut gagner contre Marine Le Pen", a-t-il avancé.
Nous quitterions enfin l'imposture du faux clivage gauche-droite pour aller vers le vrai clivage
Marine Le Pen
Mais si la gauche et la droite se révoltent quant à cette proposition, le Front national se réjouit et applaudit chaleureusement le Premier ministre. "Manuel Valls choisit l'UMPS décomplexée et clarifie le débat (...) Nous quitterions enfin l'imposture du faux clivage gauche-droite pour aller vers le vrai clivage, celui qui oppose patriotes et mondialistes", a publié le parti de Marine Le Pen qui a tenu à remercier le Premier minitre. "L'UMPS décomplexée, c'est admettre que bien évidemment plus rien ne sépare l'ex-UMP du PS : même vision de l'Europe supranationale, de l'immigration massive, de l'austérité désastreuse, des services publics libéralisés, des petits écrasés par les gros, même laxisme et même communautarisme", a-t-elle expliqué.
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