Affiche de la CGT : "Stigmatiser les forces de l'ordre, en plein état d'urgence, c'est minable", estime Alba Ventura

REPLAY / ÉDITO - L'affiche de la CGT contre les violences policières est une insulte selon Alba Ventura.

L'affiche anti-police de la CGT qui a créé la polémique

Crédit : AFP

"Stigmatiser les forces de l'ordre, en plein état d'urgence, c'est minable", estime Alba Ventura

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L'Edito politique du 20 avril 2016

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Alors que la CGT est en congrès à Marseille, une affiche du syndicat fait polémique. Elle s'en prend aux violences policières lors des manifestations contre la loi travail, avec une illustration honteuse. Montrer un écusson de CRS avec une matraque et une flaque de sang, c'est quasiment de l'incitation à la haine contre les policiers, parce que ça sous-entend que la police passe son temps à tabasser des manifestants ou à casser du jeune.

Évidemment qu'il y a des dérapages, des bavures, et qu'ils doivent être sévèrement punies, évidemment qu'il n'y a pas que des anges dans la police, mais stigmatiser les forces de l'ordre, en plein état d'urgence, sous la menace terroriste, alors qu'il y a des manifestations toutes les semaines en plein jour et des "Nuit Debout" toutes les nuits, c'est minable.

La CGT perd du terrain et la main

Quand on pense qu'en janvier 2015 les Français embrassaient leurs policiers après les attentats, vous voyez où on en est, plus d'un an après. Cette affiche c'est une insulte, cette affiche c'est le degré zéro de la contestation. On est dans le frontal. Oui la CGT durcit le ton, elle se radicalise contre le gouvernement, contre la police et souvenez-vous de la chemise arrachée du DRH d'Air France. Et c'est parce qu'il y a panique à bord, parce que la CGT est en train de perdre la main.

Ce n'est pas la CGT qui a lancé les manifestations contre la loi El Khomri. C'est la pétition "Non Merci ! " qui en a été à l'initiative, cette pétition que Philippe Martinez le leader de la CGT n'a pas signée. Parce que la CGT est dos au mur, la CGT a perdu du terrain partout, à la SNCF, à la RATP, à EDF, chez Renault, à Air France. Parce que la CGT est prise en tenaille, avec d'un côté le syndicat SUD plus rebelle et de l'autre côté la CFDT le syndicat réformiste qui pourrait dépasser la CGT en nombre d'adhérents d'ici 2017.

les signes d'un déclin inexorable ?

La CGT déboussolée qui cherche à faire oublier les périodes trop conciliantes vécues sous Bernard Thibault et Thierry le Paon, dont l'affaire des travaux faramineux n'est toujours pas digérée, et qui doit faire face à un FN qui siphonne dans ses rangs. Mais plutôt que de s'interroger sur sa perte d'influence, plutôt que de se demander si sa position n'est pas un peu trop intransigeante, plutôt que de produire des idées, elle préfère se caricaturer. Elle préfère jouer à la Révolution, elle préfère rejeter la faute sur les autres. Vous savez, c'est comme ça que le Parti Communiste a peu à peu disparu.

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