La lauréate du prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi s'est rendue mercredi en Chine à l'invitation du Parti communiste, une visite inédite pour l'opposante, dans un contexte de lien distendu entre les deux voisins.
Selon son service de sécurité, elle s'est envolée de la capitale birmane, accompagnée de son assistante
et de deux députés de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Elle devait arriver à Pékin dans l'après-midi
après un transit par Bangkok. Elle doit être reçue par le Premier ministre Li Keqiang et le président Xi
Jinping, d'ici à la fin de sa visite, dimanche 14 juin, selon la LND.
Pékin était un allié majeur de la junte militaire qui a maintenu Suu Kyi pendant plus de 15 ans en résidence surveillée et isolé le pays pendant des décennies. Malgré la levée des sanctions occidentales et l'autodissolution de la junte, la Chine reste le premier investisseur étranger dans le pays. La Birmanie s'est toutefois largement ouverte aux investissements étrangers, notamment européens et américains
Selon des analystes, à quelques mois de législatives clés en Birmanie où son
parti est donné grand gagnant, Aung San Suu Kyi a accepté cette invitation de
Pékin par sens de la "realpolitik" et du rôle déterminant du grand voisin
chinois dans la région. "Elle est pragmatique quant aux enjeux", analyse Nicholas Farrelly,
spécialiste de la Birmanie à l'Université nationale d'Australie.
Cette invitation arrive à un moment où l'opposante est justement critiquée
sur la scène internationale pour son pragmatisme électoral et son silence dans
la crise des migrants en Asie du sud-est, en grande partie des membres de la
minorité musulmane rohingya de Birmanie, sujet tabou dans le pays où règne un
fort nationalisme bouddhiste. Alors qu'Aung San Suu Kyi est une habituée des tournées en Europe, le grand
voisin chinois restait encore jusqu'à présent écarté. Une visite y avait été
annoncée pour décembre 2014, avant d'être annulée.
Pour Pékin, il s'agit aussi de marquer son influence régionale, face à
l’offensive diplomatique américaine pour faire rentrer la Birmanie dans sa
sphère. La lauréate du prix Nobel ne sera pas présidente à l'issue des législatives,
une clause de la Constitution l'empêchant d'accéder à la fonction suprême. Mais
en cas de victoire de son parti, elle sera un personnage de premier plan en
Birmanie.
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