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Virus Ebola : ce que signifie la mise en garde de l'OMS
DÉCRYPTAGE - Alors que l'épidémie de fièvre Ebola ne cesse de progresser, l'Organisation mondiale de la Santé a décrété ce vendredi 8 août une "urgence de santé publique de portée mondiale".
Avant l'arrivée du virus Ebola, l'OMS avait décrété l'urgence de santé publique de portée mondiale a deux reprises. Pour la grippe H1N1 en 2009 et la poliomyélite en mai dernier. Mais que signifie donc cette décision de l'OMS ?
Des moyens locaux et régionaux de lutte contre Ebola insuffisants
L'urgence de santé publique de portée mondiale a été décrétée par l'OMS car les moyens locaux et régionaux de lutte contre Ebola ne permettaient pas d'empêcher sa diffusion. "Nous n'avons pas réussi à briser les chaînes de transmission", explique Fadéla Chaib, porte-parole de l'OMS à Genève au micro de RTL.
Dès lors, la propagation de l'épidémie semblait inévitable : "Le fait de venir dans un centre médical, dans un centre d'isolation ou dans un hôpital voir même de rester à la maison, ou au contraire de voyager, fait qu'il y a contamination", ajoute Fadéla Chaib.
Le cap des mille morts depuis le début de l'année serait franchi en Afrique de l'Ouest : "Les professionnels de santé ont déjà payé un lourd tribut à Ebola. Plus d'une centaine ont été infectés dans les quatre pays touchés (Sierra Leone, Liberia, Guinée et Nigeria). La moitié de ces personnes sont décédées. C'est dramatique car c'est dans cette partie du monde qu'il y a un manque flagrant de personnel de santé formé", souligne la porte-parole de l'OMS.
Une mobilisation mondiale pour stopper l'épidémie
Selon la porte-parole de l'OMS, il faut que les chefs d'États concernés par l'épidémie (Sierra Leone, Liberia, Guinée et Nigeria) en fasse une urgence nationale et s'adressent à leur peuple. En fournissant ce travail de sensibilisation, "en expliquant ce que c'est et comment s'en protéger, la bataille sera à moitié gagnée", estime Fadéla Chaib.
Selon l'OMS, l'épidémie ne pourra être enrayée qu'avec le soutien de la communauté international : "Les États doivent se préparer à détecter et traiter des cas de malades Ebola" et "à faciliter l'évacuation de leurs ressortissants, en particulier les personnels médicaux, qui ont été exposés au virus".
Pour Faida Chaib, toute la planète doit se mobiliser : "Ebola peut être contrôlé si le monde entier met les moyens qu'il faut pour aider ces pays qui ont des systèmes de santé fragiles". Cependant l'OMS ne demande pas l’interruption du trafic aérien ni du commerce avec ces quatre pays déjà en grandes difficultés.
