L'ancien vice-président américain Al Gore, oscarisé et nobélisé en 2006 pour son film phénomène Une vérité qui dérange, a rechaussé ses gros sabots hollywoodiens. Son nouveau film sera projeté mi-mai au Festival de Cannes, avant sa sortie fin juillet. Musique de blockbuster. Images de film-catastrophe. La bande-annonce du nouvel opus, intitulée Une suite qui dérange : le temps de l'action, donne dans le spectaculaire et dans le "je-vous-l-avais-bien-dit".
"La scène la plus critique du film Une vérité qui dérange, montrait que la combinaison de la montée des eaux et d’une tempête inonderait le site du mémorial du 11-Septembre à New York. Les gens disaient : quelle exagération grotesque !", dit Al Gore. "Et c’est arrivé !", martèle la bande-annonce en montrant le site sous les flots après l'ouragan Sandy en 2012. Al Gore était donc malheureusement prophète.
Son nouveau documentaire entend aller plus loin et démontrer que le changement climatique n'est pas pour rien dans ce certain chaos politique. Le Brexit, par exemple. Selon lui, l'utilisation des réfugiés syriens dans la campagne a renforcé le camp du Brexit. Or la révolution en Syrie avant la guerre a été précédée d'une sécheresse jamais vue depuis 900 ans, qui a déplacé un million de personnes. Le nouveau film suit Al Gore dans son combat contre le changement climatique, qu'il considère comme la "grande cause de notre temps".
C'est en partie une riposte au président Trump. Le nouveau président américain est, pour Al Gore, un cauchemar. Le président climato-sceptique constitue une cible de choix dans le film, même si, dans ses déclarations publiques, l'ancien vice-président tente de le ménager dans l'espoir de le faire changer d'avis. Il a rencontré Trump en décembre dernier pour parler changement climatique.
"On a sans doute besoin de personnalité comme Al Gore pour essayer de freiner la folie de l'administration Trump", nous disait Dominique Bourg, de la Fondation Nicolas Hulot. "Moi, je ne perdrais pas cinq minutes à discuter avec un illettré, mais si Al Gore arrive à obtenir quelque chose, c'est toujours bon à prendre", dit le professeur, combattant écologiste.
Al Gore est d'une certaine façon plus optimiste que les activistes de l'environnement. Il le dit : "Il y a des reculs. Trump est déterminé à supprimer tous les programmes gouvernementaux qui luttaient contre le changement climatique mais, in fine, nous l’emporterons". Al Gore fait les comptes au Sénat qu'il a présidé. Selon lui, dix sénateurs républicains, autrefois climato-sceptiques, sont en train de basculer.
Il pointe aussi les déchirements de la nouvelle administration américaine sur la COP21. Le candidat Trump avait promis de sortir de l'accord. Mais son secrétaire d'État, ex-PDG d'Exxon, et son secrétaire à l'Énergie s'y opposent publiquement. Ils expliquent notamment que les États-Unis et son secteur des énergies propres auraient trop à y perdre. Al Gore espère que "cette vérité économique qui dérange" va décider Trump à annoncer dans les quinze jours qui viennent que, finalement, il respectera l'engagement de Barack Obama sur le climat.
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