630 milliards, c'est à peu près le budget de l'État et des collectivités locales françaises, toutes additionnées. Toutefois il faut le rapporter non pas à la France, mais à l'Europe et aux 15.000 milliards de PIB de la zone euro. Ensuite, n'oublions pas que c'est un chiffre d'investissements cumulés sur huit ans, puisque le plan a débuté en 2014 et qu'il s'achèverait en 2022. Quand on opère ces corrections, on arrive à un plan qui représente environ 0,6 à 0,7% du PIB par an. Ça n'est pas rien, surtout en période de disette budgétaire. Ce sont des investissements très utiles. Mais il n'y a pas de quoi donner un coup de fouet à la croissance du continent.
Il s'agit de projets pour moderniser le continent, qui est victime d'un sous-investissement chronique. Il y a aujourd'hui 250 projets en cours, dans le secteur des transports, des technologies de l'information ou de l'énergie. La France est l'un des bénéficiaires de ce programme, avec une douzaine de milliards approuvés jusqu'ici. Pour financer, par exemple, le déploiement de la fibre optique en Alsace et dans les Hauts-de-France. Un projet prévoit de construire un lien sous-marin pour transporter l'électricité entre la France et le Royaume-Uni. Il y a aussi la construction d'un musée dans le Limousin et la restauration d'un bâtiment culturel à Marseille. C'est très divers.
Où Bruxelles trouve-t-il ces 630 milliards ? En réalité, la Commission ne met que le quinzième de cette somme, quelques dizaines de milliards. Le reste est apporté par la Banque européenne d'investissement, et surtout par le secteur privé, très majoritaire. C'est un montage assez malin, où le public sert d'initiateur et de garant, mais ne met pas les fonds nécessaires. Et, au vu des premiers résultats, ça a l'air de ne pas mal marcher.
Ce qui fonctionne bien, c'est l'implication des PME dans le plan
François Lenglet
Y a-t-il de quoi relancer l'emploi ? C'est un moteur auxiliaire pour la croissance européenne. En ce sens, il est bienvenu, mais il n'est pas suffisant. Ce qui fonctionne bien, c'est l'implication des PME dans le plan. La Commission y a été très attentive, contrairement à ce qui se passe d'habitude, où les grands contrats, ceux des fonds structurels par exemple, sont captés par les grands groupes.
Pourquoi l'Europe est-elle si en retard pour l'investissement ? C'est une maladie mondiale, et en réalité, l'UE est moins atteinte que les États-Unis par exemple. Au sein de l'Europe, il y a des différences importantes d'un pays à l'autre, la France ne s'en sortant pas si mal.
Ce qui explique cette panne mondiale, c'est que tous les grands pays développés ont ralenti leur investissement à cause de la crise financière de 2008, qui a plombé leurs finances publiques, et qui a contraint fortement la dépense. Dans un budget tendu, l'investissement est, en effet, le premier poste qu'on sabre, parce qu'on n'en subit pas tout de suite les conséquences. Mais, au-delà des effets de conjoncture immédiats, le risque est bien sûr de limiter la croissance économique de demain.
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