Une Pakistanaise lapidée pour un mariage d'amour

Une jeune femme de 25 ans a été battue à mort par des membres de sa famille, mardi, pour avoir osé épouser l'homme qu'elle aimait.

Des militants des droits de l'Homme protestent à Islamabad contre la mort de Farzana, le 29 mai 2014

Crédit : AFP / Aamir QURESHI

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Farzana Parveen, 25 ans, est morte mardi 27 mai. Enceinte, elle a été tuée à coups de briques par sa propre famille, dans une rue de Lahore, sous le regard impassible de policiers.

La famille de Farzana lui reprochait de l'avoir "déshonorée" en se mariant contre leur gré à un agriculteur de 45 ans, dans ce pays où les unions sont le plus souvent arrangées. Le crime a suscité une vague d'indignation, poussant le Premier ministre à réagir. Nawaz Sharif a demandé aux autorités de la province du Penjab, dont Lahore est la capitale, de "prendre des mesures immédiates" dans l'affaire "du meurtre brutal d'une femme... en présence de la police".

Déshonneur

Au Pakistan, près de 1.000 femmes ou adolescentes ont été tuées l'an dernier pour avoir "déshonoré" leur famille, selon la Commission nationale des droits de l'Homme, qui dénonce "l'impunité" dont jouissent les auteurs de ces meurtres.

Des lois en vigueur depuis le début des années 2000 interdisent les mariages forcés et pénalisent les crimes d'honneur. Toutefois, la police refuse le plus souvent d'intervenir dans ces affaires familiales et le poids des traditions et de l'islam rigoriste reste très prégnant.

Le marie avoue un précédent meurtre

Ce jeudi, nouveau rebondissement dans ce meurtre : le mari de la jeune femme décédée a admis avoir assassiné sa première épouse par "amour" pour Farzana. "J'étais amoureux de Farzana et c'est à cause de cet amour que j'ai tué ma première femme... par strangulation", a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique à l'AFP.

Le fils du couple avait à l'époque porté plainte contre son père, mais l'avait ensuite pardonné en échange du versement du "prix du sang". Une fois pardonné, le père a recouvré sa liberté. "Iqbal a tué sa première épouse il y a six ans. Il avait été arrêté, puis relâché après avoir trouvé un compromis avec sa famille", a confirmé Zulfiqar Hameed, un responsable de la police enquêtant sur le meurtre de la jeune Farzana.

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