Dans la soirée du 16 juillet, des milliers de partisans du président Recep Tayyip Erdogan étaient réunis à Istanbul pour lui confirmer leur soutien après l'échec d'un coup d'Etat d'un groupe de militaires. En début de soirée, le chef de l'État s'est adressé à cette foule de partisans, massée sous une forêt de drapeaux turcs. Sur Twitter le président turc a appelé ses compatriotes à "continuer d'être maîtres des rues (...) car une nouvelle flambée (de violences) est toujours possible", après l'échec de la tentative de putsch qui a fait au moins 265 morts.
Ces scènes de liesse populaires viennent 24 heures complètement folle en Turquie. La veille au soir, vendredi 16 juillet, un groupe d'officiers de l'armée turque a profité de l'absence de Recep Tayyip Erdogan pour tenter de renverser le gouvernement, en instaurant la loi martiale. Au terme d'une nuit marquée par de nombreuses violences entre les putschistes et les forces loyalistes appuyés par les partisans du président Erdogan, le gouvernement a finalement réussi à mater la révolte. Nous vous proposons de revenir ici sur le déroulé des événements.
Vers 23h, la Turquie vacille lorsque le Premier ministre turc Binali Yildirim dénonce une "tentative illégale" de coup d'État par un groupe au sein de l'armée, peu après la fermeture partielle de ponts sur le Bosphore à Istanbul. Un peu avant minuit, un communiqué des "forces armées turques" annonce la proclamation de la loi martiale et un couvre-feu dans tout le pays, après des déploiements de troupes notamment à Istanbul et dans la capitale Ankara. Le communiqué est signé par le "Conseil de la paix dans le pays", qui dit avoir "pris le contrôle dans le pays".
Des affrontements, avec avions de chasse et chars, donnent alors lieu à des scènes de violences inédites à Ankara et Istanbul depuis des décennies. Ces violences opposent les rebelles aux forces loyalistes ainsi qu'à des dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues du pays. Des avions de chasse survolent à basse altitude la métropole, et le Parlement est la cible d'une série de frappes aériennes. Plus tard, un avion largue une bombe près du palais présidentiel.
Depuis Marmaris, dans l'ouest du pays, où il était en vacances, le président Erdogan appelle immédiatement la population à s'opposer au putsch, dans une intervention en direct à la télévision depuis un téléphone portable. Des dizaines de milliers de personnes, brandissant souvent des drapeaux turcs, bravent les militaires rebelles, grimpant sur les chars déployés dans les rues.
Le président Erdogan, accueilli à l'aéroport Atatürk d'Istanbul par une foule imposante à son retour précipité de vacances, dénonce "une trahison" menée par des soldats putschistes, qu'il accuse d'être liés à Fethullah Gülen, un imam exilé depuis des années aux Etats-Unis. "Il y a en Turquie un gouvernement et un président élus par le peuple qui sont au pouvoir", clame le président turc.
De son côté, Fethullah Gülen condamne "dans les termes les plus forts" la tentative de coup d'Etat. Dans le même temps les forces de police et de sécurité ainsi qu'une frange loyaliste de l'armée vont s'opposer par les armes aux putschistes, donnant lieu à de violents affrontements à Istanbul et Ankara.
"Ces lâches se verront infliger la peine qu'ils méritent"
Binali Yildirim, Premier ministre turc, à propos des putschistes.
Samedi au petit matin, des dizaines de soldats se rendent aux forces de sécurité sur un des ponts sur le Bosphore à Istanbul, où les rebelles avaient dans la nuit ouvert le feu sur des civils. Les condamnations internationales se multiplient. Le président américain Barack Obama appelle à soutenir le gouvernement turc "démocratiquement élu", et l'Union européenne demande un "retour rapide à l'ordre constitutionnel".
Le chef de l'armée par intérim, le général Ümit Dündar, annonce que la tentative de putsch a été mise en échec. La situation est "entièrement sous contrôle" (Premier ministre). Le président Erdogan exhorte les Turcs sur Twitter à rester dans les rues, mettant en garde contre une "nouvelle flambée". Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg salue "le fort soutien" à "la démocratie" manifesté par la société civile et politique en Turquie.
Le bilan a été particulièrement lourd : 161 morts et 1.440 blessés dans les forces loyalistes et chez les civils, selon le Premier ministre, tandis que, d'après le chef de l'armée, 104 insurgés ont été abattus. Au total, 2.839 militaires ont été arrêtés en lien avec ce coup d'Etat avorté, a révélé le chef du gouvernement turc, selon lequel "ces lâches se verront infliger la peine qu'ils méritent".
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