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Syrie : la Russie annonce avoir détruit un poste de commandement de Daesh
Le ministère de la Défense russe affirme que des frappes ont touché un poste de commandement et un bunker près de la ville de Raqa.
Au lendemain de la visite de Vladimir Poutine à l'Élysée, la Russie affirme avoir ciblé le groupe jihadiste Daesh samedi en Syrie. L'armée russe a détruit selon le ministère de la Défense, un poste de commandement et un bunker. L'offensive a eu lieu près de Raqa, la "capitale" de l'organisation extrémiste située dans le nord-est du pays en guerre.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de frappes russes samedi avant l'aube contre des positions de Daesh à l'ouest et au nord de Raqa. "Les explosions ont été entendues jusque dans la ville". Depuis le début de l'intervention russe en Syrie, la France et les États-Unis sont montés au créneau, dénonçant des frappes qui visaient davantage les opposants à Bachar al-Assad que Daesh. Pour le président américain Barack Obama, une coopération avec la Russie sur le dossier syrien reste possible à condition qu'il reconnaisse qu'un changement de régime est nécessaire. Mais Moscou ne veut rien entendre et considère le régime Assad comme un rempart face à Daesh.
La Russie a visé surtout le groupe rebelle du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés islamistes, selon des sources syriennes et une ONG. Elle a également, dans une moindre mesure, frappé des petits groupes rebelles soutenus par les Etats-Unis. Le Front Al-Nosra, considéré comme un groupe "terroriste" également par Washington, et ses alliés ont infligé le plus de revers au régime Assad cette année, alors que Daesh a concentré sa guerre contre les groupes rebelles rivaux à qui il a pris plusieurs régions.
Le Kremlin qualifie de "terroriste" tout groupe combattant Assad
Moscou soutient que ses frappes visent Daesh, le Front al-Nosra et "d'autres groupes terroristes". Or, à la différence des pays occidentaux, le Kremlin qualifie de "terroriste" tout groupe combattant le régime Assad. Le président russe Vladimir Poutine "ne fait pas la différence entre Daesh et une opposition (syrienne) sunnite modérée. De leur point de vue, ce sont tous des terroristes. Et c'est une catastrophe assurée", a dit Barack Obama vendredi.
Après avoir rencontré Vladimir Poutine à Paris, François Hollande a assuré avoir lui aussi insisté sur la nécessité de viser "Daesh et uniquement Daesh". Mais les Etats-Unis et leurs alliés reprochent surtout à Moscou son soutien indéfectible au régime Assad. "Nous n'allons pas pouvoir tenir des négociations (avec Moscou) s'il n'y a pas une reconnaissance qu'il doit y avoir un changement de gouvernement. Le problème ici, c'est Assad et la violence qu'il inflige au peuple syrien, et ça doit s'arrêter", a ajouté Barack Obama.
D'après les renseignements britanniques, seules 5% des frappes russes en Syrie ont visé les combattants de l'EI, la majorité des raids ayant "tué des civils" et visé l'opposition modérée.
