Syrie : "Il faut parler avec tout le monde", plaide Dominique de Villepin

INVITÉ RTL - L'ancien premier ministre estime qu'il faut renouer le dialogue avec Bachar Al-Assad, sans oublier Vladimir Poutine.

Dominique de Villepin était l'invité de RTL le 12 décembre 2016

Crédit : Sabrina Alili/RTL

Dominique de Villepin sur la Syrie : "Il faut parler avec tout le monde"

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Alep est désormais aux mains de l'armée syrienne. Plusieurs semaines après le lancement d'une vaste offensive des forces loyales au pouvoir en place, plus de 10.000 civils ont dû fuir les quartiers rebelles de la métropole qui était tenue par les insurgés depuis 2012. Il s'agit donc d'une victoire militaire pour Bachar Al-Assad qui profite aussi à la stratégie diplomatique russe. Mais dans le même temps, Daesh en a profité pour reprendre la ville de Palmyre. Pour Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, cette situation montre que "l'armée syrienne n'a pas la capacité" à tenir l'ensemble de son territoire et qu'il est donc nécessaire d’accélérer la "négociation diplomatique".

Mais pour "répondre au drame humanitaire", Dominique de Villepin juge indispensable de "parler avec tout le monde, y compris au régime" de Bachar Al-Assad. "Que Bachar Al Assad soit le point de départ obligé de ce processus, compte tenu de la situation, c'est l'évidence aujourd'hui. Est-ce qu'il sera la solution au bout du chemin ? Je ne le crois pas", nuance-t-il toutefois.

De la même façon, à l'instar de François Fillon, l'ancien bras droit de Jacques Chirac prône pour un apaisement avec Moscou. "François Fillon part de l'idée que pour traiter les grands dossiers chauds de la planète, il faut parler aux Russes. C'est incontournable. Bien sûr, il ne s'agit pas de rentrer dans un jeu de dupes. Il faut que ce soit mis au service de solutions".

L'ex-premier ministre fustige ainsi les ingérences et les postures interventionnistes qui, selon lui, ont aggravé la situation humanitaire : "L'erreur fondamentale commise par les uns et par les autres, c'est l'idée qu'on peut changer un régime. On l'a commise en Libye, en Irak, en Syrie également. La question du changement de régime ne doit pas se poser, sans quoi on divise la communauté internationale en deux. Il faut dédiaboliser, tout en cherchant la solution qui permette de rassembler tout le monde".

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