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Syrie : Barack Obama au pied du mur face à Daesh

Le président américain se défend de tout échec, alors que sa stratégie pour contrer l'État islamique au Moyen-Orient est de plus en plus contestée aux États-Unis.

Barack Obama à la Maison Blanche le 21 mai 2015
Crédit : NICHOLAS KAMM / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Faut-il renforcer la présence américaine ? Envoyer des troupes au sol pour lutter contre les jihadistes ? Pressé de changer de braquet, Barack Obama défend sa stratégie. Le président américain assure que la bataille contre l'État islamique (EI) n'est pas perdue, malgré des revers retentissants en Irak et en Syrie. Mais sa marge de manoeuvre semble limitée... 

L'avancée de Daesh et la prise désastreuse de Ramadi, chef-lieu de la province sunnite irakienne d'Al-Anbar, couplée à la conquête de Palmyre, en Syrie, sèment le doute à Washington sur l'efficacité d'une stratégie consistant à ne compter que sur les forces irakiennes pour reconquérir le terrain, moyennant un appui avec des bombardements aériens.

Non, je ne pense pas que nous avons perdu

Barack Obama

"Non, je ne pense pas que nous avons perdu", se défend Barack Obama, dans une interview publiée juste avant que la chute de Palmyre ne soit annoncée jeudi 21 mai. L'EI a été "considérablement" affaibli en Irak, et les forces kurdes ont fait des "progrès significatifs" dans le nord du pays, assure le président américain. Encore une fois, il rejette toute idée d'envoi de troupes au sol.

Syrie et Irak : les villes contrôlées par l'État islamique
Crédit : GIL/DMK/ABM, L. SAUBADU/J-M. CORNU/G. HANDYSI / AFP

Une guerre à plus de 2 milliards de dollars

Mais au sein même de l'administration Obama, le ton est sensiblement plus introspectif. "On serait fou de ne pas tenir compte de quelque chose comme cela et de ne pas se demander 'qu'est-ce qui a déraillé, comment le réparer et comment corriger la trajectoire à partir de là'", commente un haut responsable du département d'État, sous couvert d'anonymat. "Et c'est exactement ce que nous faisons : regarder de très, très près" la stratégie poursuivie en Irak. Et de reconnaître que la chute de Ramadi a constitué un revers "extrêmement grave".

À écouter aussi

Les États-Unis et leurs alliés ont mené depuis août 2014 près de 4.000 raids aériens contre l'EI en Irak et en Syrie, pour un coût de 2,11 milliards de dollars

Ils ont aussi formé près de 10.000 soldats irakiens, 7.000 ayant achevé la formation et 3.000 la poursuivant encore. De l'autre côté d'une frontière presque surannée, le programme de formation de rebelles syriens modérés par les Américains peine à se mettre en place, seuls 90 d'entre eux ayant commencé le programme en Jordanie. Environ 3.000 militaires américains se trouvent en ce moment en Irak dans un rôle de conseil.

Envoyer des troupes sur le terrain

 Mais cela n'a pas empêché l'avancée de l'EI et des voix s'élèvent pour renforcer la présence américaine. Pour le sénateur républicain John McCain, qui préside la commission des forces armées du Sénat, les États-Unis doivent accroître leur effort militaire. "Nous avons besoin (...) d'une augmentation décisive, tout en restant limitée, de l'engagement militaire américain, et d'un effort du gouvernement irakien pour recruter, entraîner et équiper" des milices sunnites, les plus à même de se battre dans la province d'Al-Anbar, estime-t-il. 

Des experts proposent de revenir sur le principe du "no boots on the ground" ("pas de troupes au sol"), érigé par Barack Obama au début de la campagne, fort de son engagement à ne pas entraîner les États-Unis dans une nouvelle guerre d'occupation comme en 2003 ou en Afghanistan.

Certains proposent ainsi le déploiement de contrôleurs aériens avancés (JTAC), des experts qui près des combats guident les avions dans leurs frappes. 

Se rapprocher des forces en présence

Pour Anthony Cordesman, spécialiste de stratégie au Center for Strategic and International Studies, les États-Unis doivent notamment permettre à leurs conseillers militaires en Irak, qui restent pour l'instant dans les états-majors loin du front, de se rapprocher des unités combattantes.

Ces conseillers, souvent membres des forces spéciales, doivent notamment aider à faire le tri entre les bons chefs militaires irakiens et les mauvais, faciliter la transmission du renseignement vers l'arrière, et aider à "dépasser les barrières, rigidités, préjugés confessionnels" qui affaiblissent la chaîne de commandement irakien, estime cet expert. "Cela peut vouloir dire que l'administration Obama achèvera son mandat avec une guerre en cours. Néanmoins, il est temps que l'équipe présidentielle comprenne que perdre des guerres par omission et inaction n'est pas un meilleur résultat". 

L'Irak multiethnique n'existe plus

Richard Haass, ancien diplomate américain

Richard Haass, ancien diplomate et président du Council on Foreign Relations, va plus loin encore : "Au fond, la stratégie actuelle ne marche pas et ne peut pas marcher" du fait de l'éclatement de l'Irak. "L'Irak multiethnique n'existe plus".

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